lundi 30 avril 2007

- Pause -

Comme d’habitude le week end est passé très vite, trop vite. A peine le temps de prendre le soleil, de se promener, de profiter des jardins publics, de boire quelques verres, de tester un resto, de (re)découvrir un musée, de faire de nouvelles rencontres, de jouer, de rire – beaucoup –, de dormir – un peu –. A peine commencé, déjà fini.
J'ai du me tromper de bouton, appuyer sur le mode "avance rapide".
Euh, on pourrait pas revenir en arrière ??! Alleeez, rien qu'une fois ??!!

dimanche 29 avril 2007

La campagne bat son plein

J -7. Et je suis toujours aussi indécis.

samedi 28 avril 2007

Tout est dit

“Le verbe aimer est un des plus difficiles à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours conditionnel.”

Jean Cocteau

Ne jamais discuter politique au boulot

Question d'un plus ou moins collègue de travail dimanche dernier (NB: sur un ton très sérieux; ce n'était pas une blague):
"Au 2ème tour, il y a 2 ou 4 candidats ?"

J'ai failli lui demander si lui il avait 2 ou 4 neurones (je me suis pris un instant pour Laurence Boccolini) mais c'eût été petit de ma part. Quand bien même cette personne appartient à une caste ayant une haute estime d'elle même et beaucoup de condescendance pour les autres.

vendredi 27 avril 2007

L'affiche, version XXL

Mon horoscope m’avait pourtant prévu une bonne journée (bon ok j’y crois pas mais quand les prédictions sont intéressantes j’espère toujours un peu…). Le problème c’est que ce qui m’est arrivé n’avait pas grand-chose à voir avec ce que les astres avaient annoncé (message personnel aux astres : si vos prédictions pouvaient d’ailleurs se réaliser, I would be happy).
C’était sans doute plutôt lié aux nuits de 4h – et des poussières – que j’ai enchaîné depuis le début de la semaine, et qui me valent de finir ladite semaine avec la tête légèrement dans le cul.
Du coup, j’ai marché au radar toute la journée au boulot, non sans conséquences :
- j’ai failli me vautrer bien comme il faut, devant un large public of course (sinon ce serait pas drôle). Tout ça parce que je tentais de me reposer en m’appuyant contre un mobilier roulant, qui donc par définition bouge dés lors que s’exerce une poussée sur lui…loi physique élémentaire que j’avais juste oublié…
- j’ai mis entre ½ h (estimation très optimiste) et plusieurs heures (toute la matinée ???!!!) pour me rendre compte que j’avais laissé ma braguette ouverte. Très classe vu mon poste où il faut être « impeccable » en toutes circonstances. Et ça n’est jamais que la 2ème fois de la semaine…
- et pour couronner le tout, la bonne grosse honte chez Mc Do à midi, que j’appellerai « l’effet frite » (au sens figuré). Alors que je tentais de dissimuler un phénomène bien connu des garçons (qui leur est d’ailleurs exclusif), que l’on ne contrôle pas toujours (en plus pour le coup je peux pas dire que j’étais excité), par divers artifices (vas y que je tiens mon plateau et mes effets personnels le plus bas possible), j’ai eu la bonne idée de faire tomber mon plateau, le tout dans un bruit propice à attirer l’attention de toute la salle, qui s’est donc naturellement empressée de tourner ses regards vers ma personne, dans un beau mouvement unanime. Pour une sortie qui se voulait discrète, c’était très réussi…Le tout dans ces cas là, c’est de partir tête haute, comme si de rien n’était…
La journée n’étant pas finie, que va-t-il m’arriver ce soir ?

jeudi 26 avril 2007

La voix de la raison (?)

Au théâtre ce soir : Amour et chipolatas

Cette semaine aura encore été placée sous le signe de la comédie – en attendant d’explorer d’autres genres prochainement – avec Amour et chipolatas, à la Comédie Bastille.
Un petit théâtre sympathique, presque familial (la salle est assez petite, sans toutefois atteindre l’exiguïté du Melot d’Amélie dont mes jambes s’en souviennent encore 2 ans après) ; aussi, à défaut du cachet des grandes salles parisiennes, ce théâtre offre une grande proximité avec la scène et les acteurs. Ainsi le spectateur peut réellement voir les expressions sur leurs visages, presque sentir leur souffle et leur énergie, si bien que l’échange avec le public n’en n’est que plus fort.
A cela s’ajoute le charme et la fraîcheur d’un texte lui aussi à certains égards artisanal mais non moins dénué de talent; on sent que l’auteur, Jean Luc Lemoine, dont c’est la première pièce qu’il a écrit, manque encore d’assurance ou de repères (on craint un moment que ça ne tourne en rond) mais on y gagne en spontanéité et en vivacité avec notamment un ping-pong verbal ponctué de quelques répliques qui font mouche (« Tu connais l’Inde ? » « Oui, en fait je vais souvent chez Pier Import ; disons que c’est un peu la même chose. »).
Pour faire le pitch brièvement, une fiancée invite ses trois premiers amours à un barbecue et leur annonce son proche mariage. Une rencontre quelque peu détonante, notamment avec l’irruption du futur mari, qui met aux prises des styles très différents. L’occasion aussi de passer en revue ce qui fait les relations amoureuses.Mention spéciale aux acteurs qui incarnent très bien, jusque dans leur physique, leurs personnages respectif : le VRP beauf, l’hétéro devenu homo, le vingtenaire un peu attardé, le fiancé brute et impulsif, la future mariée un peu mièvre et indécise.
En résumé, une comédie sympatoche pour un bon moment, même si elle ne figurera pas dans mon panthéon des pièces.

mercredi 25 avril 2007

Simon Boccanegra

On pense parfois que l’Opéra est un divertissement ennuyeux, réservé à une élite ou un public averti. Pourtant, inutile de sortir le nœud-pap et le smoking ; seules quelques mamies osent encore la tenue de soirées (sans doute l’occasion d’aérer leurs fourrures…). Par ailleurs, ma connaissance quasi nulle du genre et de la musique classique en général ne m’a jamais empêché de prendre (généralement) beaucoup de plaisir lors des quelques représentations que j’ai pu voir. Il suffit d’ouvrir grand ses yeux et ses oreilles et de se laisser bercer par la musique et le spectacle, parfois grandioses, régulièrement impressionnant.
Hier soir, j’ai eu l’occasion de découvrir l’Opéra de Paris, en l’occurrence Bastille, lors d’une représentation de Simon Boccanegra, mélodrame de Giuseppe Verdi. J’étais passé, un peu par hasard, aux guichets la semaine dernière et j’ai eu doublement de la chance: il restait non seulement des places mais, en plus, une offre spéciale permettait aux étudiants de bénéficier d’un siège (très bien placé) pour 10€ seulement ! (NB : pour les éventuels intéressés, l’opération est valable sur les représentations restantes ; peut être reste-t-il des places dispo.)
Quant on pénètre dans la salle de Bastille, l’impression est saisissante, à la hauteur du vaisseau imposant que l’on voit de l’extérieur : une profondeur et un dénivelé qui en jettent, surtout quand on se retourne et qu’on voit ces 2500 spectateurs. Petit bémol, si la visibilité est totale, les chanteurs semblent loin et il est donc difficile de distinguer leurs expressions.
Quant à l’œuvre proprement dite, j’avais eu la sage idée, avant de partir, de jeter un coup d’œil rapide au résumé du livret sur Wikipédia et ici, chose que je ne fais pas habituellement, afin d’avoir toute la surprise et aussi parce que la trame principale est souvent, pour ne pas dire toujours, la même: des histoires de cœurs tourmentées. Si Simon Boccanegra n’échappe pas à ce passage obligé, l’œuvre se double également d’une teneur politique, en abordant de front les tensions qui agitaient l’Italie à l’époque, opposants partisans de l’unité du pays et régionalistes. D’où un livret qui m’a semblé plus complexe et que j’ai parfois eu du mal à suivre. Cet aspect politique et le message de tolérance qui en ressort n’est évidemment pas fortuit dans le choix de programmer cet opéra en cette période d’élections. D’ailleurs, autre clin d’œil amusant mais pour le coup totalement fortuit (inspirée j’imagine par la révolution en Ukraine) : Boccanegra qui concourt à être doge de Gênes utilise le orange comme couleur de sa campagne ; aussi, quand on assiste à une de ses réunions électorales, on se croirait un instant à un meeting de Bayrou.
Au final, mon impression de cet opéra est bonne sans être extraordinaire. J’ai trouvé la mise en scène très (trop) minimaliste, notamment du fait d’un décor réduit à rien ou presque (un podium de réunion politique) ; or pour moi, ça fait partie de l’apparat. Quant à la partie musicale, je l’ai trouvé agréable mais pas inoubliable : il n’y a pas d’airs ni de mouvement de l’orchestre définitivement marquants comme il en existe dans d’autres opéras de Verdi ou autres. Mais si Simon Boccanegra ne m’a pas paru avoir la magie de La Flute Enchantée, l’émotion de Lucia Di Lammermoor, la gaieté de la Vie Parisienne ou l’exotisme d’Aida, autant de spectacles dont je garde un souvenir plus vivace et enthousiaste, comme à chaque fois que je vais à l’Opéra (à une exception près où je m’étais ennuyé à mourir), j’ai passé un bien agréable moment, une sorte de parenthèse où l’on se laisse transporter par la sensibilité ou à la force qui se dégage de certains passages. Et comme à chaque fois je suis ressorti dans un état quelque peu lunatique, sous l’effet des notes de musique et des éclats de voix.
Et puis, je suis toujours aussi coi devant ces chanteurs et leur performance, réalisée sans filet aucun et j’imagine terriblement complexe techniquement. Bon et puis je dois avouer qu’il y a une chose que je leur envie – à mettre sur le compte d’un fantasme mégalomaniaque sans doute – les applaudissements nourris, voire les vivats, du public. Ca doit être jouissif. Pourtant les stars de variétés ou les hommes politiques se font aussi applaudir par de telles audiences, voire beaucoup plus larges. Mais à l’opéra, l’intensité et la sincérité du mouvement me parait tout autre, peut être parce qu’il y a toujours cette part d’inconnue tant dans la performance que le chanteur va réaliser que dans la réaction que va avoir le public, sous le coup d’une émotion à fleur de peau, dans les louanges comme dans les lazzis.
En tout cas, une expérience à renouveler, en espérant notamment à l’occasion de la Traviata, à Garnier, en juin.

Un extrait de « Come In Quest'ora Bruna », un des principaux airs de Simon Boccanegra:


mardi 24 avril 2007

Absolut Boris

On se souviendra de lui certes comme le premier président de la Russie mais aussi pour son côté bon vivant qui a fait les bonnes heures des bêtisiers et autres zappings. Lui l'alcoolique non anonyme, capable de pousser la chansonnette à la fin d'un meeting ou de déclencher par ses paroles un fou rire peu diplomatique chez Bill Clinton. Et le pire c'est qu'il n'est même pas mort d'une cirrhose alors qu'il était champion du monde en lever de coude. Pas russe pour rien; ça doit être génétique dirait Sarkozy. Alors ce soir, pour noyer mon chagrin, je lève mon verre ma bouteille à ta mémoire Kamarad Boris ! Et je m'associe à cet hommage signé La Bande à Fifi:




lundi 23 avril 2007

Le lundi au soleil


Les mots d'un livre, les notes d'un ipod, l'union du fleuve et du ciel, la quiétude et le foisonnement d'une ville. Tout pour un bel après midi. Aaargh, c'est déjà fini...

Chronique d'un dimanche (presque) ordinaire

Ça aurait pu être un de ces beaux dimanches, ceux où quelques plaisirs simples suffisent pour verser dans le bien être quasi absolu. Ça a d’ailleurs commencé comme tel : un réveil tout en douceur, sans sonnerie agressive, un lever que l’on retarde tant on est bien, lové sous cette couette, un bon bain pour finir d’émerger en douceur. Par la fenêtre, le ciel bleu invite à la déambulation tandis que les rayons de soleil viennent chatouiller les sens. L’après midi s’annonce radieuse : une ballade, seul ou accompagné, peut être un verre avec des amis, un bain de soleil sûrement.
Mais à 14h, au moment de sortir, il faut se résigner : aujourd’hui je travaille, au mauvais horaire en plus, 15h-23h, celui qui fout la journée en l’air. Alors l’après midi farniente ce sera pour une autre fois. Le jean, le t-shirt, les pumas et les lunettes de soleil resteront au placard ; ce sera costume-cravate et en bonus, rasage de près ; un comble pour un dimanche. De quoi se sentir un peu seul au monde dans le métro aussi.
Les tubes de Mika qui résonnent dans mes oreilles ne sont pas de trop pour essayer de se motiver. Feindre de ne pas voir le ciel, ne pas penser à tous ces gens qui sont en week end, ne pas regarder sa montre.
Pourtant, Un dimanche à Roissy, ça aurait pu sonner comme le début d’une belle histoire, celle d’un voyage vers des contrées plus ou moins lointaines. Au lieu de quoi, il faudra se contenter de regarder ces gens partir vers New York, Hong Kong ou Buenos Aires. De toute façon, aujourd’hui, un aller simple pour les Tuileries ou les quais de Seine aurait suffi à mon bonheur.
Et puis ce dimanche, la France vote. Ca me parait presque secondaire vu que je suis assez détaché quant au résultat de cette échéance, n’attendant pas de surprise du scrutin (ce que la soirée me confirmera) ; malgré tout, je n’échappe pas à de petites frustrations: ne pas avoir pu glisser moi-même mon bulletin dans l’urne et entendu le rituel « à voté » et manquer la bonne vieille soirée électorale, devant la télé. Dans le Parisien d’hier, une étude GFK estimait que 60% des français passeraient ce moment en famille, 20% avec des amis, 10% seuls, tandis que 3% seraient en vacances et autant – including myself – travailleraient. Néanmoins, dès 19h, mon téléphone me délivre les premières tendances, confirmées plus tard par d’autres appels. Et à 20h, je cherche un hypothétique écran de TV ; malheureusement, ce n’est pas 2 visages que je vois apparaître devant moi mais la banale silhouette d’un hamburger-frites. Ronald Mc Donald ne fait pas dans la politique.
Tandis que sur les plateaux de télé ou dans les QG l’agitation doit régner, dans le terminal tout est calme, presque trop. La nuit est tombée, les derniers vols ne vont pas tarder à partir ; il est temps de rentrer.
Bonne nouvelle : demain repos et le week end prochain, le mot week end prendra tout son sens. Ah, Et puis aujourd’hui j’aurai été payé double ; mais ça, c’est bizarre, je m’en fous, enfin, presque…

samedi 21 avril 2007

Pour faire glisser

le (long et indigeste) post précédent, voici un peu d'humour british grâce à cette pub pour Virgin Atlantic:

L'heure du choix

Depuis un mois je sais « à peu près » pour qui je vais voter. « A peu près » car il n’y a pas un candidat en particulier qui m’ait donné une envie irrémédiable de voter pour lui ; aussi les lectures et discussions que j’ai pu avoir ces dernières semaines n’ont pas été inutiles pour confirmer cette tendance initiale et arrêter mon choix.
Si cette élection est cruciale, paradoxalement, je suis assez détaché pour ne pas dire assez résigné par rapport à ce qui va en résulter. En fait, quel que soit le vainqueur, je crains qu’une fois de plus le pouvoir politique et le peuple dans son ensemble ne soient pas à la hauteur des enjeux. Car après avoir retardé des années durant des réformes indispensables à l’avenir de notre pays et au maintien de certaines de ses spécificités, je suis peu convaincu que cette élection va réellement changer la donne et déclencher l’électrochoc nécessaire; la faute à une classe politique qui manque de courage et de vision et à un peuple qui est assez rétif à la réforme, surtout quand il est concerné par cette dernière dans son individualité. Dommage, car d’autres pays dans des situations comparables ont su faire leur aggiornamento ; mais on croit souvent en France qu’on peut réussir là où le reste du monde a échoué (le caractère gaulois sans doute), en oubliant en plus qu’à l’époque de la mondialisation on ne maîtrise plus notre destin que très partiellement. Et en dépit du renouvellement de génération et d’une certaine évolution dans les discours, cette campagne aura encore été souvent menée par le petit bout de la lorgnette, laissant trop de places à l’image, aux petites phrases et à la démagogie, et probablement ensuite à de nombreux espoirs déçus, et donc à une frustration qui fera le jeu des extrêmes.
Ma tiédeur tient également à l’état de mes convictions: je ne me reconnais que peu dans le clivage classique gauche-droite et je suis assez fatigué par cette vision manichéenne que chaque camp à de l’autre. Aux niveaux locaux, il est parfois difficile de distinguer une politique d’un exécutif tenu par la gauche d’un exécutif tenu par la droite, quand gauche et droite ne pratiquent pas la cogestion. Alors pourquoi au niveau national, faudrait il encore voir s’affronter les vieux schémas d’antan, à l’heure où il y a un consensus sur les problèmes voire sur certaines solutions (mais qu’on n’osent pas afficher publiquement) et qu’aucun camp ne détient la solution miracle. Et pourquoi notre voisin allemand peut-il former une coalition quand nous en serions incapable ?
Si 5 ans en arrière, je clamais dans tous mes entretiens que la question n’était pas de savoir si je ferais de la politique mais quand, aujourd’hui je doute beaucoup plus de mon engagement futur; j’aurais probablement du mal à me sentir à l’aise dans un parti, moi qui aime tant jouir d’une liberté de choix et de paroles. Dés lors, je me demande si délégué de classe ne restera pas la seule fonction élective que j’aurai exercé au cours de ma vie…D’où aussi un certain respect pour ceux qui s’engagent et militent, en espérant juste qu’ils conservent intact leur sens critique.

Pour en revenir à la matrice de mes convictions, ce sont sans doute les aspects économiques qui me paraissent les plus primordiaux (je ne renie pas pour autant e social mais celui-ci va pour moi de pair avec l’économique). Sans doute le fait d’avoir fait des études d’économies m’incite à avoir une approche que je qualifierai de « réaliste » (et qui paraîtra froide à certains), privilégiant les chiffres, la rigueur et une certaine orthodoxie budgétaire donc assez dépassionnée. Là ou d’autres croient pouvoir changer le monde, la société, les principes qui nous guident, en oubliant un peu trop à mon goût les échecs cuisants des quelques tentatives menées (de Lénine à Cuba)et la réalité de la nature humaine (il y a toujours des gens qui veulent être forts et riches), je suis beaucoup plus modéré pour ne pas dire résolu : la mondialisation, l’interdépendance des économies et le pouvoir des acteurs économiques font qu’un gouvernement n’est maître que partiellement du destin d’un pays ; comme Jospin l’avait dit « l’Etat ne peut pas tout ». De plus, le système capitaliste étant le seul qui marche, certes de manière imparfaite, comment certains peuvent ils en faire un gros mot, la cause de tous nos maux ? Sans doute, la mauvaise foi ou la conséquence d’une sous culture économique (à quand l’économie un enseignement obligatoire au lycée, comme la physique-chimie par ex. ?).
Pour autant, je n’en oublie pas que la politique doit aussi avoir une composante, un but social. Simplement la marge de manœuvre dépend en partie de critères comptables (à commencer par le fait d’avoir des budgets équilibrés, élément qu’on a oublié depuis longtemps) et puis la redistribution et la lutte contre les inégalités ne doivent pas décourager les initiatives indivuelles ni conduire à une égalité par le bas. Aussi, si dans l’absolu, je souhaiterais que l’on ait une politique sociale généreuse et ambitieuse, en pratique aujourd’hui, l’Etat Providence a en partie vécu. Dés lors, des réformes s’imposent et des sacrifices – ou plutôt des efforts partagés – le cas échéant. Pour autant je ne pense pas qu’il faille remettre en cause le « modèle français » ; lutter contre la gabegie nous redonnera déjà des marges de manoeuvre.
Quant aux questions dites « de société », elles peuvent être importantes mais ne me paraissent pas nécessairement primordiales et surtout ne sont plus un réel élément de clivage politique.
Mon approche est aussi peut être celle de quelqu’un de (relativement) privilégié, qui n’a pas (eu) à se plaindre, et n’a pas peur pour son avenir. Mais cela ne fait pas non plus de moi un égoïste, insensible à la détresse humaine et à la misère. Par contre, c’est clair, je ne crois pas aux utopies, du moins en politique, ni aux révolutions.

Dés lors, mes choix sur l’échiquier politique vont forcément vers les partis de gouvernement, les « modérés » : UMP, UDF, PS voire les Verts (pour une partie de leur programme). Mais une fois encore, je ne trouve que l’un plus que l’autre soit porteur de la seule parole digne d’intérêt, et du programme qui va avec. Le PS n’a pas encore choisi définitivement la voie de la modernité (pourtant adoptée par ses homologues européens) et l’UMP me semble souvent d’inspiration trop libérale (encore qu’il y ait de nombreuses composantes). Donc je serai plutôt centriste, non par indécision mais parce que il y a des choses à prendre dans les 2 camps et en étant plutôt modéré dans l’approche idéologique.
La cuvée 2007 a apporté du renouveau : une candidate socialiste qui casse un peu les lignes établies et un candidat UMP qui prône la rupture. Le problème c’est qu’après des mois de campagne, ni l’un ni l’autre, tout comme leurs partis, ne m’ont convaincu.

Sarko a beaucoup navigué, promis (et donc menti) et je doute fortement de sa volonté et de ses capacités à réformer (une fois au pouvoir la rupture deviendrait elle paroles, paroles… ?). De plus le personnage m’est de plus en plus déplaisant, notamment via ses dernières déclarations sur le déterminisme et ses clins d’œil aux extrêmes; le côté dynamique et moderne à laissé place à l’agitation, l’impatience voire la provocation et je ne suis pas sûr qu’un président doive avoir ces traits de caractère.

Quant à Ségolène, elle est pour moi restée très floue sur des réformes essentielles, qu’elle a osé qualifier de « techniques », préférant parler de choses essentielles et pas du tout émotionnelles, tels les crimes sexuels cette semaine…Du coup, je ne vois pas de ligne claire chez elle et je déteste sa manière souvent désinvolte de ne pas traiter certains sujets clés (ça fait d’ailleurs pas très bravitude comme attitude…) et d’oser dire « mon programme, c’est vous ». Comment fera t’elle une fois au pouvoir ? J’aurais trouvé bien qu’une femme devienne présidente mais ça n’en fait pas un argument de campagne.

Reste donc François Bayrou, qui manque selon moi cruellement de charisme et souffre sans doute – mais comme tout les politiques de premier plan (une condition sine qua non ?)- d’un égo quelque peu surdimensionné. Sans compter que son passage au Ministère de l’Education en a fait un modèle d’immobilisme. Mais au vu de son programme et de son approche, c’est celui dont je me sens le plus proche : moins de promesses inconsidérées, quelques mesures intéressantes, une relative modération idéologique dans les solutions (donc un équilibre relatif entre interventionnisme et libéralisme) et surtout cette volonté de dépasser ce clivage – plus ou moins artificiel – droite/gauche. Alors oui la question de la majorité de gouvernement peut se poser, tout comme je ne suis pas convaincu de sa volonté et capacité à mener à bien la réforme des retraites, de l’assurance maladie, la maîtrise des déficits publics (tout comme je ne le suis pas de ses adversaires)…mais pourquoi ne pas tenter ? Il est historiquement à droite mais en même temps n’est pas fermé à une alliance avec la gauche réformiste. Sans compter que mener à bien ces quelques réformes essentielles me semble subordonné à l’existence d’un certain consensus politique donc qui dépasse l’affrontement majorité – opposition (sinon c’est manifestations assurées et donc retrait du projet). Et puis l’UDF a toujours été pro-européenne et l’Europe c’est quand même une partie de notre avenir et salut (tandis qu’au PS et à l’UMP, il y a des « nonistes » ou des européens mous).

Et pour le second tour…on va d'abord attendre les résultats du premier, hein !

jeudi 19 avril 2007

La Soeur du Grec

Hier soir, retour à une bonne habitude parisienne : la soirée théâtre. Ce qui est appréciable et que l’on ne trouve pas en province, c’est l’ampleur et la variété de la programmation proposée. Et à 10€ la place pour les moins de 26 ans, on peut se permettre d’y aller les yeux fermés ou presque. En plus, perso je suis rarement déçu.

Muni de l’indispensable Pariscope, on opte – parmi la bonne vingtaine au moins de pièces qui nous tentent –, pour un spectacle à la Comédie de Paris…mais qui n’est plus à l’affiche depuis quelques jours…(Ne pas croire tout ce qui est écrit dans Pariscope !). Il est 21h05; il nous reste donc 25 min pour essayer d’attraper une des rares pièces qui se joue à 21h30, en évitant si possible de se payer la traversée de Paris si on veut avoir une chance d’arriver à temps.
Après un sprint dans le métro, on arrive in extremis au Splendid pour La Sœur du Grec, pièce que j’avais déjà vue l’année dernière mais dont je ne me souvenais plus vraiment (et puis ç’était la seule possibilité jouable vu l’heure).

Sans raconter l’histoire, le synopsis donne à peu près ça : le rideau se lève sur un couple de parisiens qui s’apprête à passer la soirée de la St Sylvestre dans une appartement de location d'une station de ski. Tout irai pour le mieux – encore que – si ne s’avisaient pas de débarquer un ami psy au bord de la dépression, un couple de provinciaux qui prétend avoir loué le même appartement et si une maîtresse ne menaçaient pas de débarquer.
Le spectateur se voit donc offrir une succession de quiproquos et de situations ubuesques ou burlesques, le tout sur un rythme enlevé du début à la fin. Et comme les répliques font souvent mouches, que la mise en scène est joyeuse et dynamique et que les acteurs sont convaincaints dans leurs rôles, on rit beaucoup. Particulièrement amusante est la rencontre entre les 2 milieux trés différents que sont la province profonde et le snobisme parisien (grâce à qui j'ai notamment appris une nouvelle expression: doréanavant je ne dirai plus "c'est tiré par les cheveux" mais "c’est capillotracté"…). Et dans un ultime rebondissement, on comprends enfin le titre La Soeur du Grec, qui n'a aucun rapport avec les 99% de la pièce.
Bref, une excellente soirée. Vivement la semaine prochaine !

mercredi 18 avril 2007

Petit bonhomme deviendra grand ?

La préparation d'un anniversaire m'a conduit à effectuer l'autre jour une plongée dans les albums de famille. A la vue de ces photos que j'avais pour beaucoup complètement oublié, les souvenirs sont remontés à la surface. Et je dois dire qu'au moment de me glisser sous ma couette le soir venu, j'en étais encore quelque peu troublé. En fait, ce flashback m'a ramené vers ce petit bonhomme que j'étais et qui ne m'a pas complètement quitté; l'occasion de voir que le temps passe et aussi de confronter la réalité d'aujourd'hui à ce qu'il était, aux rêves qui étaient les siens, dans un moment d'introspection parfois propice au doute et aux contradictions: par moment le petit bonhomme semblerait presque retourner dans cette enfance alors qu'au quotidien il fait tout ou quasiment comme un adulte ou pour pouvoir se dire comme tel.
Car il a bien grandit. Il a 23 ans, bientôt 24, et un début de vie tracé devant lui (du moins le croit il) dont il est globalement satisfait. Si petit bonhomme est encore, dans l'absolu, étudiant pour quelques mois, en pratique il est déjà dans la vie active depuis un moment Il vit chez lui ou plutot quelque part car il change de résidence tous les 6 mois ou presque. Il a bientôt un diplôme, un projet qu'il mûri depuis longtemps, quelques expériences.
Néanmoins, après avoir longtemps eu une route toute droite, il est moins rempli de certitudes quant à ses envies, ses besoins. Face aux interrogations, aux doutes, qui en découlent de temps en temps, il regrette parfois l'insouciance de son enfance, quand il ne se posait pas tant de questions et qu'il n'avait pas besoin d'affronter des dilemnes importants. Mais, dans sa contradiction, il savoure aussi cette possibilité de pouvoir mener sa barque comme il l'entend, en (quasi) toute liberté et indépendance et n'est pas inquiet pour l'avenir.
Il y a quelques années, petit bonhomme imaginait grosso modo qu'à 24 ans il serait presque marié et père de famille; pourtant, aujourd'hui, il en est loin et surtout il n'a pas envie de se presser. Profiter encore de sa jeunesse, de sa liberté, prendre le temps de s'installer dans la vie, rencontrer "la" personne avec qui il aura envie de partager un bout de chemin, si possible tout le chemin, voilà plutôt ses perspectives.
Mais si les années passent, certaines habitudes restent et inquiètent parfois petit bonhomme sur sa capacité à grandir, à assumer son âge, ses responsabilités, ses choix. Ainsi, il est loin d'avoir renoncé à certains plaisirs de son enfance: les berlingots de lait concentré, la cuillère que l'on trempe dans le pot de Nutella et qui file directement dans le gosier; de même il a beaucoup de mal à renoncer à son goûter, voire à son "1O heures". Il rit (presque) toujours autant des blagues qu'il faisait il y a bien longtemps, il aime retomber sur des émissions ou des chansons de ces années. Souvent, il tente aussi de cacher ses émotions pour paraître comme un adulte et quand il n'y parvient pas, il se sent un peu honteux. Et puis au fond de lui, il aime bien parfois être le benjamin parmi ses collègues, se faire appeler "le petit". Et en même temps, pas question pour lui de renoncer à affirmer/imposer ses volontés en raison de son jeune âge.

En fait petit bonhomme est sans doute devenu grand et en apprécie les nombreux avantages mais de temps en temps il aimerait pouvoir redevenir petit, juste pour pouvoir continuer à profiter de ces choses qu'il n'ose plus ou culpabilise de faire maintenant qu'il est devenu un Homme, parce que (il parait que) ça le fait pas.
Heureusement, l'essentiel c'est que 22 ans après petit bonhomme a encore cette curiosité, cette envie d'aller de l'avant et ce sourire espiègle qu'il avait sur cette photo (euh, beaucoup moins le côté exhib et la cellulite sur les fesses par contre...).

American experience: welcome to the (un)real world

En apprenant la nouvelle de la fusillade survenue hier sur le campus de Virginia Tech, je n’ai pu m’empêcher de penser au ressenti qui était le mien lorsque j’étais étudiant dans une université américaine. Comme l’expérience remonte à il y a quelques mois à peine (fin été 06 – début hiver 07), les souvenirs sont encore fortement présents. D’ailleurs, dorénavant, je reviendrai probablement régulièrement sur ce blog sur quelques moments ou anecdotes qui ont jalonné mon séjour.

Mais revenons à ce massacre. L’absurdité de ce second amendement qui garantit aux citoyens américains le droit de porter une arme est une fois de plus démontrée par ce coup de folie. Pourtant ce droit demeure et il semble qu’une majorité – écrasante ? – d’américains soient pour. Dans Bowling for Columbine, Michael Moore montrait cette gun culture qui nous paraît si étrange vue d’ici. Je me souviens notamment de cet adolescent qui devait avoir mon âge et ne comprenait pas en quoi avoir fabriquer quelques litres de napalm « pour s’amuser » pouvait être problématique. C’en était surréaliste…

Durant mes quelques mois passés outre-atlantique, il y a eu 2 ou 3 tueries dans des établissements scolaires, heureusement moins dramatiques en nombre de victimes. Systématiquement, une sorte de peur – ou du moins d’appréhension – m’envahissait quand j’apprenais la nouvelle, comme si je sentais que je pouvais à mon tour être confronté à tout moment à la folie destructrice d’un individu dans ce pays où avoir une arme est monnaie courante.
Habituellement, je ne verse pas dans la paranoïa tout comme je ne suis pas du genre à me sentir en insécurité lorsque je déambule quelque part, fut ce à 4h du matin et dans des rues désertes. Au contraire, ce sont des moments que j’apprécie, voire que je recherche. Mais durant mon séjour chez l’oncle Sam, je me suis senti moins libre dans mes déambulations nocturnes, du moins dans la ville où j’étais. Il ne m’est certes rien arrivé mais le doute voire le malaise m’ont fait adopter une certaine prudence, assez inhabituelle par rapport au comportement que j’ai en France (ou même dans d’autres pays que j’ai visité).

En fait, dés mon arrivée, le ton était donné : des rues désertes un dimanche soir en plein moins d’août dans ce qui est censé être le cœur de la ville, ça jette un trouble ; surtout quand les 3 personnes que vous croisez ont l’air louches et que la seule vie que vous percevez provient d’un flic arrêtant un type à la mine patibulaire. Très vite, j’ai d’ailleurs pu vérifier que personne ou presque ne marchait dans les rues une fois la nuit tombée comme si l’on risquait un guet-apens à tout instant.
Comme pour accréditer cette ambiance pesante, la visite de l’université et de son environnement m’a confirmé qu’on était peut être pas au pays des Bisounours : ainsi notre université disposait de sa propre police chargée de veiller à la sécurité des élèves et des abords du campus. Et toutes les rues étaient équipées, à raison d’une unité tout les 50m, d’emergency box, autrement dit un poste de téléphone permettant d’appeler le shérif en cas d’agression.
Tout ceci me faisait plutôt rigoler jusqu’à ce que 2 étudiants étrangers se fassent agresser en plein jour et finissent en soins intensifs tandis que quelques jours plus tard, dans la résidence universitaire, un autre étudiant se faisait tirer dessus par un de ses « amis » qui aurait tenté de le racketter. Alors que la presse locale s’emparait de ces affaires, la direction de l’Université tentait de reprendre les choses en main et diffusait notamment son Security Report 2005 où l’on avait le compte des agressions aux armes à feu, armes blanches, etc…qui s’étaient produites au sein même du campus ; pas très rassurant. Pour le coup, on se dit que les films et fictions américains peuvent aussi ne pas nécessairement exagérer la réalité. Aussi je pouvais comprendre que des étudiants demandent à la police des les escorter jusqu’à leur résidence en sortant de cours à 22h alors qu’au début je trouvais ça excessif.

Bref tout ça pour dire que je suis beaucoup plus à l’aise en France ou ailleurs, là où je sais que les armes ne se baladent pas en toute liberté et où la violence me semble – encore – un ton en dessous.

mardi 17 avril 2007

Transport amoureux

Gare Austerlitz, mercredi 04/04, 17h40. Tu venais, j’attendais. J’ai baissé les yeux, qui es-tu ?

Dimanche 8/04, métro ligne 2, vers 16h. Vous, imper vert très vert sur polo croco rouge, jean noir, lunettes monture bleue. Stop station Pigalle. Sous le choc de votre double. Sous le choc tout court. xxx@orange.fr

Lundi de Pâques, train Clermont-Paris, arrêt technique en rase campagne, votre regard a longuement caressé mes jambes et s’est glissé dans mon décolleté. J’ai adoré votre regard tout comme j’adorerais que vous me contactiez. xxx@libertysurf.fr

S’il y a une rubrique que je ne manque jamais dans Libé, c’est bien celle qui porte ce titre simple et malgré tout étrange à première vue, au cœur de la page « petites annonces ».
Il m’arrive bien de temps à autres quand je lis un journal de jeter un coup d’œil au carnet, ne serait ce que pour comparer les différentes formulations – des plus simples aux plus ampoulées – que l’on peut y lire, mais tout cela est bien fade à côté du ton romantico-désuet propre aux messages de ce transport amoureux.
A l’heure ou les messageries et autres réseaux de rencontres permettent - promettent de trouver l’âme sœur ou juste celle d’un soir de manière directe et explicite, ces messages d’un autre genre, à mi-chemin entre douce naïveté et désarmante sincérité, tranchent par leur singularité. Il est vrai que je suis presque admiratif de ces personnes qui, prêtes à tout pour retrouver l’être qui a croisé (involontairement ?) leur regard dans des lieux aussi banals qu’une rame de bus ou de métro, vont jusqu’à publier un message dans leur quotidien afin de prolonger ces instant furtif. Comme si tout le monde lisait Libé, et particulièrement ses petites annonces. Mais il paraît que l’espoir fait vivre alors chut…laissons les rêver à cette personne qui hante probablement leurs esprits.
Et puis il est toujours touchant de voir le souvenir de cette pseudo-rencontre se résumer à un détail, un geste, un ressenti, parfois cocasse, parfois terriblement banal, au point que n’importe qui ou presque pourrait prendre l’annonce pour lui.
Pourtant, n’ai-je pas moi aussi croisé ou soutenu des regards là dans un métro, là dans un train, là dans un avion, que j’aurais sans doute aimé poursuivre, approfondir ?
Certains griffonnent un message ou un numéro de téléphone sur un bout de papier, d’autres tentent d’engager une conversation, et puis ceux qui n’ont pas osé ou ont réalisé trop tard l’importance de cette apparition tentent de courir après l’occasion manquée, via Libé. So charming.

lundi 16 avril 2007

Une page se tourne

En 10 jours, une page s’est refermée, une nouvelle s’est ouverte. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que cela m’arrive mais généralement ces changements de direction, certes d’intensités différentes selon les cas, sont planifiés, anticipés et préparés longtemps à l’avance. Cette fois, le tempo accéléré et quelque peu soudain de ce changement en aura probablement exacerbé le ressenti.
Aussi la fin de semaine a été intense; les préparatifs hâtés, le départ, un peu précipité, et malgré la joie de partir vers d’autres horizons, ces questions, ces doutes qui vous assaillent, vous travaillent. Vendredi aura levé une partie du mystère en attendant le D-day, demain ; mais les informations obtenues ont plutôt été sources de déception et de frustration, gâchant presque le plaisir de cette nouvelle aventure avant même qu’elle ne débute effectivement. Sans doute aussi le résultat d’une certaine tension accumulée en 48h sous le coup de petits soucis purement pratiques qui menaçaient une mécanique à priori huilée; un rendez vous imprévu à honorer, un itinéraire à modifier, un départ à avancer, une grève à éviter, un avion qui aurait du être manqué. Et, dans cet emploi du temps incertain et mouvant, un rendez-vous familial quasi-obligé, qui en temps normal aurait été bienvenu mais là tombait un peu comme un cheveu sur la soupe.
Et pourtant, ce week end, perçu comme une source de contraintes il y a quelques jours encore, aura été une parenthèse agréable et sans doute nécessaire pour relâcher la tension avant le début effectif de cette nouvelle page. L’occasion d’une dernière grande respiration et le meilleur moyen de penser à autre chose. Finalement, seules les 72h d’abstinence forcée d’Internet auront été difficiles à supporter.

Et ce soir on y est.
Quand je suis arrivé à l’aéroport, quand j’ai pris le métro, la perception était déjà différente. Cette fois, plus question de passage d’éclair, le temps d’une visite touristique ou d’un rendez vous. Non, cette fois, je suis là pour plusieurs mois, le temps d’une expérience professionnelle mais aussi de nombreuses autres expériences.
Sans surprise, la nuit va être courte car en pareilles circonstances le sommeil risque d’être difficile à trouver. Non pas tellement pour cause d’excitation mais plutôt par appréhension pour cette journée forcément un peu spéciale puisque c’est la première. Nouveau milieu, nouveau job, nouvelles têtes, nouvelles habitudes. Aussi forcément ça cogite ; sur des détails, des aspects pratiques, tout comme sur des problèmes plus essentiels.

Dans ma tête, l’horizon est un peu à l’image de ce ciel observé tout à l’heure à travers le hublot, comme un écho qui m’aurait été adressé: un ciel bleu azur, source de plénitude et de rayonnement comme cette nouvelle aventure, tant attendue et qui sera forcément belle sur de nombreux aspects, et puis ces quelques nuages, de la forme laiteuse et légère à la masse compacte et envahissante qui se dresse tel un obstacle dans ce paysage, qui pourraient constituer autant d’allégories de ce flou auquel je fais face comme des ces éléments à problèmes déjà identifiés et avec lesquels il faudra composer.

Demain soir, dans quelques jours, semaines, les questions seront sans doute moins nombreuses ; espérons qu’il en sera de même pour les doutes.

jeudi 12 avril 2007

Cerise(s) sur le gâteau

Euphorie pré-parisienne (suite) :

Paris,
ses musées,
ses monuments,
...
...
...
mais aussi
son Parc Astérix,
son pavillon Baltard et son live de la Nouvelle Star,
...

ROooh, je le sens bien !!

Mauvais esprit

L' affiche d'Arlette en 1974














L'affiche d'Arlette en 2007














Arlette invente la machine à rajeunir. Ou alors c'est que ça conserve de bosser au Crédit Lyonnais.

mercredi 11 avril 2007

Knut-mania

[Ou de l’art du défaut de poster sur n’importe quoi]

Il a un nom à coucher dehors mais ça ne l’empêche pas d’être mimi tout plein. Oulàaa, j’en deviens cucu moi…

Si vous ne savez pas (encore) qui est Knut, c’est ce bébé ours blanc né il y a 4 mois au zoo de Berlin et qui depuis quelques semaines fait la une des médias allemands et bien au-delà.
Knut est devenu célèbre quand, abandonné par sa maman à sa naissance, les défenseurs des animaux ont alors demandé qu’il soit euthanasié plutôt que d’être élevé par des humains. Un tourbillon s’est alors emparée de la presse germanique pour réclamer qu’on lui laisse la vie sauve (bon, pendant ce temps il y a des millions de personnes en détresse au Darfour et c’est tout juste si elles ont droit à quelques lignes…).
Face à la mobilisation de la vox populi, Knut a eu la vie sauve et s’est vu nanti de soigneurs en guise de maman ours. Et force est de reconnaître qu’il est fondant quand il les suit ou joue avec eux comme il le ferait avec sa génitrice.

Depuis c’est la folie. Knut par-ci, Knut par-là, jusqu’à la couverture de Vanity Fair Allemagne qu’il partage avec…Leonardo Di Caprio (c’était pas la peine de s’emmerder à faire Titanic pour en arriver là !). Knut est même devenu une marque déposée et a déjà droit à sa chanson et toutes sortes de produits dérivés, de bon goût il va sans dire.
Tandis que la semaine dernière l’action du zoo de Berlin doublait de valeur, ce week end on a compté pas moins de 125 000 visiteurs venus admirer la petite boule de poils. Et lors du sommet célébrant les 50 ans du traités de Rome il y a quelques jours, Romano Prodi a pris sur son emploi du temps de Premier Ministre italien pour aller à son tour admirer la bête (Non mais vous imaginez Chirac écourter ses rendez vous pour aller rendre visite à un lionceau ou un bébé singe ?...Euh…en fait, il le fait déjà plus ou moins au Salon de l’Agriculture…).

Bon, afin d’éviter de me retrouver acquéreur d’un billet d’avion pour Berlin, je crois que je vais aller consulter un psy; il va bien me trouver quelques éléments enfouis au fond de mon subconscient pour expliquer ce soudain attendrissement devant un bébé ours…euh, à y réfléchir, j’ai peut être une ou deux idées…

- mode 30 millions d’amis off -

mardi 10 avril 2007

2 précautions valent mieux qu'une

Un petit rappel en ce lendemain de Pâques: aimer le chocolat, c'est bien, mais en abuser - entre autres bonnes choses... - ça peut laisser des traces. Et pas uniquement sur les hanches...
En voici la preuve avec une pub à l'humour
so british:



Et puis pour rester dans la thématique du spot ci-dessus, un extrait de la Minute Blonde et de son inimitable légèreté:


Retour dans la (ville) lumière

8 mois que j’ai quitté Paris. Et si habituellement je ne suis pas (trop) du genre nostalgique, force est de constater que Paris m’a beaucoup manqué au cours de ces derniers mois. M’en éloigner m’a définitivement fait comprendre que j’y poserai tôt ou tard plus que mes valises, pour un certain temps, parce que cette ville a quelque chose qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.

Pourtant, la première fois où j’y ai habité, pour le coup, je n’y vivais pas; j’étais de passage, la semaine; métro-boulot-dodo en somme. Et le week-end, direction la province. Bref, la sensation de vivre un peu dans un tourbillon permanent, peu propice à l’ennui, mais aussi l’impossibilité de se poser, de partir réellement à la découverte de la ville, au-delà des quelques sentiers re-battus.

L’année suivante, au contraire, j’y ai vécu. Un peu plus d’une année, sans doute l’une de mes plus belles. L’occasion de vivre la ville au quotidien, dans ses (quelques) défauts et ses (nombreux) plaisirs.

Combien de bons moments passés avec les ami(e)s, les collègues, seul. Les souvenirs et les images se bousculent: ballades à Montmartre, flâneries sur les quais de Seine ou dans l’île Saint Louis / de la Cité, brunchs du dimanche, séances bronzage-détente aux Tuileries ou square du Vert Galant, pique niques au champs de Mars ou au parc André Citronën, ascension de la Dame de fer, promenades au bois de Boulogne (de jour, hein !), shopping à St Lazare-Opéra, déambulations sur les grands boulevards, aux Halles ou à Pigalle, Paris le jour, Paris la nuit, à pied, en métro, en bus…Ajouter les bars, les boîtes, les cafés, les salons de thé, les restaurants, les terrasses, les grands magasins, les théâtres, les musées, les parcs, les jardins…bref, une ville en mouvement, une ville musée, une ville où il fait – aussi – bon vivre, s’amuser, se promener, et pas seulement quand on est touriste.

Alors, forcément, me dire que dans une semaine je remets ça, pour plusieurs mois, me procure une certaine excitation, de celles que l’on ressent avant que la fête commence.
Avec tant de lieu à (re)découvrir, de choses à faire, de nouveautés à essayer, d’amis à revoir, de rencontres à faire, l’été sera beau, l’été sera...

Cette allégresse, elle me rappelle celle qui conclu La Vie Parisienne, géniale opérette d’Offenbach que j’avais eu la chance de voir il y a un certain temps et qui illustre pour moi parfaitement la magie que la ville lumière peut exercer.
Dans l’euphorie des bulles de champagne qui s’échappent, grisé par une soirée qui s’annonce festive, toute la troupe se met à célébrer Paris, par ses chants et ses cris, dans un galop d’enfer joué par un orchestre déchaîné.


Oui, voilà, voilà la vie Parisienne

du plaisir à perte d’haleine !

Oui voilà, voilà la vie parisienne

voilà, voilà, voilà, le bonheur est là !

Des amants, des maîtresses

qui s’aiment en riant.

Des serments, des promesses

qu’emportera le vent !

Des chansons qui babillent

des baisers pris et rendus,

Des flacons qui pétillent,

en avant les grands crus !

Des maris infidèles

au bercail ramenés !

Des séducteurs modèles

bernés et consolés !

Drames et comédies

allant tant bien que mal ;

Puis après ces folies,

un pardon général !

lundi 9 avril 2007

Cho ka ka o, cho cho cho chocolat

[c'est fou ce que je suis inspiré par les chanteuses à texte en ce moment...]

Il parait que Paques est une fête religieuse...Il parait, parce qu'en impie que je suis, Pâques se résume pour moi à la résurrection de mon estomac plutôt qu’à celle de Jésus.

Et encore, le terme résurrection est inexact car, contrairement à ceux qui font le Carême, je n'ai nullement jeûné au cours des semaines précédents Pâques. En fait, mon estomac n’a pas vraiment besoin de préparation ; les engloutissements de sucreries soudains et rapides, il connaît... [petite précision : je ne suis pas le bibendum Michelin pour autant (loin de là)]

Pourtant, cette année encore, je pensais que ma relation aux chocolats de Pâques se limiterait à les voir baver devant eux dans les rayons de supermarché.
Certes, je ne crois plus depuis longtemps au mythe des cloches qui au petit matin viennent lâcher leur sympathique cargaison dans les jardins ; mais après tout je ne crois plus non plus au Père Noêl et malgré tout, il continue à passer chaque année...
Néanmoins, après près de dix années d’oubli, les cloches ont pensé à moi cette année : quelques Kinder accompagnés des chocolats qui font fureur dans les réceptions de l’ambassadeur.
Pas de quoi faire une orgie non plus.
Par contre, à l’avenir, Mesdames les cloches, évitez le Kinder original parce qu’aujourd’hui c’est plus le jouet qui m’intéresse mais la quantité de chocolat disponible…
Bon c’était quand même pas si mauvais ; la preuve, j’ai déjà tout fini…

Miroir, miroir, dis moi pour qui je vais voter

Dans 15 jours déjà, ce sera l’heure du choix, du moins pour le premier tour.
Je pense savoir depuis quelques semaines quel bulletin je vais glisser dans l’urne. Mais avant de figer mon choix définitivement, j’aimerais prendre le temps de relire en détail le programme des 3 principaux candidats et réfléchir un peu sérieusement et de manière non décousue aux raisons qui vont me pousser à voter pour untel. Parce que c’est pas en regardant la télé que je vais pouvoir asseoir mon opinion, tant les débat et l’analyse y sont souvent escamotés au profit de la simplification, de l’image et de la communication. Heureusement il reste la presse écrite.

En attendant la séance réflexion, je me suis amusé (oui c’est quand même plus simple et plus rapide) à faire les tests proposés par certains sites qui prétendent nous dire de quel candidat on est le plus proche.
Certes, je ne compte pas sur ce genre de tests pour me positionner ou encore moins me dire pour qui je dois voter mais par curiosité je suis allé voir.

Donc j’ai commencé par Quel candidat afin de savoir « quel candidat [me] ressemble » (sic).
Il y a un nombre très limité de questions, notamment sur des problématiques essentielles quand elles ne sont tout simplement pas absentes ; donc crédibilité assez limitée.
Mais bon dans l’ordre les candidats qui me ressemblent seraient :

  1. Ségolène Royal, à 64%
  2. François Bayrou, à 56%
  3. Marie Georges Buffet, à 48% (bon là vu la surprise, ça en est même drôle ; ne cherchez plus, vu leurs brillants scores dans les sondages, je suis le seul, l’unique coco ou presque)
  4. Dominique Voynet, Nicolas Sarkozy et Frédéric Nihous, à 44% (Et Chasse, Pêche, Nature et Traditions, c’est tout à fait mon mode et ma philosophie de vie…)


Vu ma perplexité face aux résultats, je suis allé ensuite sur Politest, « le test pour vous positionner politiquement »…
Je l’ai trouvé un peu mieux fait mais, là aussi, sur plusieurs sujets, j’ai dû choisir ma réponse par défaut, faute d’en trouver une qui s’accorde exactement avec ma vision.
Il en résulte que je serais donc plus proche :

1. de l’UMP, « tendance centriste », autrement dit les ex-UDF qui ont migré vers l’UMP (le problème c’est que je peux quand même pas faire de Douste Blazy – alias le Con d’Orsay – mon maître à penser ; il y a des limites…)

2. de l’UDF

3. du PS, « aile droite du parti »


Donc pour résumer, dans l’un je suis PS et pour l’autre c’est l’UMP…Et avec ça je fais quoi… ? Ou alors je choisis le 50 : 50 et je reprends à mon compte le slogan de Bayrou pour qui « en-tre la gau-che et la droi-te, il y a le cen-tre ».

Et c’est là où le test rejoint quelque peu la réalité ; finalement ces résultats traduisent peut être ma perplexité face au traditionnel clivage et à l’affrontement stérile qui en résulte, mon refus de la pensée manichéenne qui verrait le bien dans un camp et le mal dans un autre.

A suivre donc.

samedi 7 avril 2007

Philosophie de comptoir

La positive attitude, J’ai besoin d’amour, Week end…Autant de concepts de vie auxquels j’adhère.

Et si inconsciemment Lorie était devenue ma philosophe de référence, l’esprit dont les brillants écrits guideraient mon action ?

J’ai retenu de mes cours que la philosophie c’était la recherche de la vérité. Eh bien là, on va peut être s’arrêter avant parce que rien que de poser la question, ça fait mal…

vendredi 6 avril 2007

Ras les tifs

Aujourd’hui c’était séance coiffeur, parce que je le vaux bien j’en avais bien besoin.

J’aime bien y aller parce que ça veut dire que pendant un mois j’aurai pas besoin de me prendre la tête pour me coiffer le matin. Ce qui veut dire quelques précieuses secondes / minutes d’économisées, au moment où généralement je commence à être en retard.

Et puis le salon de coiffure, c’est tout un monde, assez bien résumé d’ailleurs par Muriel Robin dans un de ses sketchs. Pendant 20 ans ou presque, je suis allé au même endroit, un salon mixte; l’occasion d’entendre des discussions de haute volée (du niveau de ce billet) entre quelques vieilles et la coiffeuse : entre commérages et sujets culinaires / pratiques. L’occasion de vérifier le fossé entre générations. Pendant ce temps là, j’avais droit aux séances philo de mon coiffeur : « tu sais, la vie, c’est… ». Parfois j’avais un peu envie de rire mais il était bien sympa et puis je pouvais aller me faire couper les cheveux les yeux fermés. On ne peut pas en dire autant de tous les salons ; le pompon c’était un salon à Marseille où, pendant qu’il me coupait les tifs au sécateur à la va-vite, le type commentait les résultats de l’OM ; inimitable, tout comme ma coupe d’ailleurs.

Mais s’il y a un moment que j’aime tout particulièrement chez le coiffeur, c’est…le shampouinage. Autant je ne ressens rien de particulier quand je me fais mon shampoing, autant un shampouinage professionnel c’est autre chose ! J’ai parfois l’impression que mon cuir chevelu est (presque) une zone érogène (bon, à condition d’oublier qui me fait le massage capillaire).
Malheureusement, aujourd’hui la sensation était mitigée; mon nouveau coiffeur ne doit pas être un grand shampouineur. Mais il coupe bien les cheveux et c’est quand même l’essentiel.

24h chrono


Embarquement immédiat. Le temps d’un aller-retour. Pas vraiment le temps de flâner mais suffisamment pour un entretien, le but du voyage. Et puis quelques instants de liberté quand même. Assez pour marcher un peu, passer devant quelques hauts lieux et profiter du soleil. Ensuite, déjeuner-retrouvailles. Sympa mais trop court. Il faut partir, pour ne pas rater l’avion. Courir. Ce sera juste. Heureusement, à bord, la bande son invite à la quiétude et au relâchement. La journée est finie, le voyage s’achève. Trop bref. Mais dans 10 jours, c’est le come-back et pour longtemps. La bonne nouvelle, tant attendue. Alors…

C’est une belle journée dirait Mylène. Ça fait pia, pia, pia dans mon corps rajouterait Mia.

mercredi 4 avril 2007

Le pouvoir des rêves

Il y a quelques jours, dans le ciel genevois, un homme est parvenu à apprivoiser un vieux rêve caressé par des générations successives jusque dans la mythologie grecque qui lui a laissé un nom : le rêve d’Icare.

En oubliant ses limites d’être mortel grisé qu’il était par le pouvoir et la joie que lui procurait ses fameuses ailes, Icare avait commit le pêché d’ubris et s’en était vu rappelé les limites de sa condition en subissant les foudres divines, signant ainsi l’échec de sa tentative qui pouvait désormais rejoindre le panthéon des rêves.
Mais, conséquence du suprême pouvoir évocateur dévolu au rêve, ce ressort exclusif du monde animal n’a cessé depuis de fasciner l’homme. Aussi, malgré la funeste conclusion du mythe d’Icare, nombreux sont ceux qui ont essayé de le dompter.
Moi-même, je rêverai de posséder cette capacité, ne serait ce que quelques instants. Il faut dire que le fait de voler est source d’intrigue et de nombreux fantasmes qui ne cesseront probablement jamais de m’habiter. J’aimerais tant connaître les sensations qui en découlent : se sentir léger, s’envoler, observer la terre depuis le ciel, aller en toute liberté et sans contraintes là où le vent nous porte, toucher les nuages, se perdre dans l’azur du ciel…


Certes, depuis l’avènement de l’aviation, le vol n’est plus un domaine tout à fait inaccessible. Mais la machine constitue en quelque sorte un obstacle entre l’air et nous, nous privant du contact avec les éléments et diminuant d’autant la sensation de voler et de pleine maîtrise de notre destinée. De même, le deltaplane, le parapente ou la chute libre sont sans doute des moyens de se projeter dans ce vide et de se laisser planer comme un oiseau, au gré des courants ascendants et descendants ; mais, là aussi, l’impression de vol et les pouvoirs qui lui sont rattachés restent partiellement une illusion.


L’aventure de Yves Rossy, alias FusionMan, est, elle, un pas de plus dans la conquête de ce pouvoir. Cet aviateur suisse est devenu le premier homme à voler sous une aile directement intégrée à sa silhouette et propulsée par des réacteurs. Ainsi grâce à ce mécanisme, il est en prise directe avec l’air et acquiert parallèlement la maîtrise de son déplacement, certes pour une durée limitée dans le temps. Largué d’un avion, FusionMan ajuste son aile et déclenche son mécanisme propulsif, prêt à entamer alors un vol de quelques minutes, avant de revenir sur terre en parachute. Son prochain objectif sera de trouver une solution lui permettant de décoller et d’atterrir de façon autonome, de sorte qu’il puisse maîtriser l’ensemble du domaine de vol. Bien entendu, FusionMan n’est pas un oiseau mais il est en quelque sorte le premier humain doté des capacités d’un aéronef, avec les possibilités que cela implique.

Et le voir en train de voler au dessus des montagnes suisses, entre les nuages et les crêtes enneigées, donnant cette impression de ne faire qu’un avec l’air et de jouir d’une liberté (presque) infinie, forcément, ça fait rêver…
Et comme, on n’est sans doute pas prêt de pouvoir en faire autant, on rêvera encore longtemps…ce qui n’est peut être pas plus mal puisque cette inaccessible envie nous permet de rester émerveillés tout comme elle génère de bien agréables émotions.

Pour en (sa)voir plus : www.jet-man.com

lundi 2 avril 2007

Mémoire courte

Il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion de voir La vie est belle, le film de Roberto Benigni sorti il y a quelques années déjà. Je connaissais vaguement le sujet et c’est peu dire que je n’étais pas emballé à l’idée de passer une soirée à me remémorer les horreurs de la seconde guerre mondiale. De plus le principe d’une comédie, fut elle dramatique, sur un tel sujet me semblait curieux, pour ne pas dire de mauvais goût.
Et pourtant…j’ai été ému par la façon détournée adoptée par Benigni pour revenir sur cette tragédie, touché par ce père qui tente de faire passer la déportation pour un jeu auprès de son fils afin que surtout il ne prenne pas conscience de ce qui se trame autour de lui.

En sortant, je n’ai pu m’empêcher de repenser à une autre oeuvre qui aborde cette période: Le Pianiste de Polanski. Ce film m’a marqué, je crois pouvoir dire à vie. Je m’en souviens presque comme si c’était hier. Une amie m’avait proposé d’aller le voir, en sortant de cours, un soir d’hiver. Le jour venu, harassé par ma journée, j’aurais aimé renoncer, ayant plutôt envie d’une pause insouciante avant de me remettre à mes exercices de maths ou d’économie jusque tard dans la nuit ; mais voilà j’avais dit oui. Oui à ce qui allait être le film le plus insoutenable et le plus marquant que j’ai pu voir; 3 heures de déferlement d’horreur et de violence à l’écran, de souffrance, de dégoût et de honte pour moi, sur mon fauteuil. Alors, imaginer ce que cela devait être dans la réalité…Ce soir là, j’ai senti plusieurs fois les larmes mouiller mes yeux. Le générique terminé, j’ai eu du mal à reprendre mes esprits, du mal à rentrer chez moi, à me remettre au travail, comme si de rien n’était. J’étais hagard, sous le choc, incapable d’articuler la moindre parole. Et, paradoxalement, je ressentais une certaine joie de pouvoir savourer la vie insouciante qui était la mienne, une chance inouïe d’y avoir droit, limite honteuse quand je repensais à mes motifs habituels de contrariétés.
Bien sur je ne découvrais pas à travers ce film cette noire période mais la force des images conjuguée à l’absurdité et à la cruauté sans limites des hommes et de la réalité m’avaient touché dans ma chair et ma conscience, plus sans doute que n’importe quelle leçon d’histoire.
Pourtant, je sais que je ne reverrai jamais Le Pianiste ; une fois m’a suffit. Les images de certaines scènes me hantent encore et sont autant de piqûres de rappel de ce qui c’est passé, pour ne pas oublier et en tirer les leçons pour le présent, pour l’avenir.



Mais pourquoi reparler de ces films aujourd’hui ?

Parce que je ne peux m’empêcher d’y repenser quand je vois la situation actuelle, celle d’un homme qui n’a même plus besoin de faire campagne et se contente d’observer, en retrait, et d’attendre son heure, ayant réussi à tromper son monde sur sa nature profonde et faire oublier ses propos. Et voir ce quelqu’un qui a pu qualifier de « détail de l’histoire » les camps de concentration apparaître aujourd’hui comme un personnage presque respectable, presque comme un autre, j’en ai honte pour moi, mon pays, quand je repense à tout ceux qui ont vécu cette horreur, et qui pour la plupart n’en sont pas revenus.
Alors imaginer que des millions de personnes s’apprêtent à voter pour cet homme là, comme si d’ailleurs le choc du 21 avril était oublié, juste pour ce « détail », et quels que soient les raisons de leurs choix – que d’ailleurs je risque de ne pas partager mais c’est un autre débat – je ne peux pas comprendre.
Aussi, j’ai l’impression que beaucoup de nos compatriotes auraient justement bien besoin d’une piqûre de rappel ; pas de discours, juste des images, un témoignage de ce qui s’est passé et que beaucoup ont, sinon oublié, du moins enfoui au fond de leur mémoire, par delà leur conscience.

Lors de la course aux 500 signatures, on a parfois dit que la non présence de Jean Marie Le Pen à l’élection pourrait fausser le jeu de la démocratie et je dois dire que j’étais assez partagé sur cet argument. Mais voilà, ne serait ce que pour « ce détail », je ne crois pas qu’un tel parti fasse honneur à notre démocratie et mérite d’y avoir une place. Par devoir de mémoire.


dimanche 1 avril 2007

Il est frais mon poisson

Pour ce 1er avril, il y a deux types de blagues possibles :

  • Celles qui peuvent se retourner contre leur auteur :

Ainsi, Marianne nous raconte dans son édition de la semaine les (més)aventures d’Amir, un bosniaque de 45 ans, qui a monté un vrai bon canular mais qui lui a valu de se faire du mal en affrontant la cruelle vérité.

Amir avait décidé de compter ses « vrais » amis et pour cela a lui-même organisé son propre faux décès et ses fausses obsèques, en graissant la patte aux employés de mairie et aux croques mort de son village. Puis il a envoyé un courrier à ses 45 amis où étaient annoncé la funeste nouvelle et la date de l’enterrement.

Le jour de ses supposées obsèques, Amir s’est caché derrière le cimetière pour observer sa propre fausse cérémonie d’adieux.
Et il a pu constater que…seule sa mère avait fait le déplacement pour lui faire un dernier au revoir…

  • Les classiques, pas forcément très originales mais sans conséquences :

C’est pour celles-ci que j’ai opté grâce à L'internaute.

Une partie de ma mailing list va donc recevoir des faux avis de redressement fiscal, d’évacuation en urgence pour cause de présence d’un boa dans leur rue, d’inscription à une émission de real-tv ou d’arrivée impromptue à leur domicile d’un des candidates à la présidentielle pour un dîner en face en face dans le cadre d’une séquence immersion dans la vraie France (et inutile de préciser que j’ai bien évidemment choisi des candidats qui collent « parfaitement » aux affinités électives de mes contacts…).

Bon, je sais pas si ça va les faire rire mais en tout cas, en bon potache de 5 ans d’âge, je me suis bien amusé et j’attends avec impatience les réactions…niark, niark…