mardi 22 mai 2007

Masochisme (2/2)

A défaut d’avoir vécu des choses extraordinaires en ce week-end de l’ascension où je n’ai pas fait le pont, je ne pourrai pas vous parler de mon week-end à Venise, New York ou même Biarritz. Bon, je commence a être habitué à voir mes envies de vacances ou de city-trips contrecarrés par une réalité plus prosaïque vu que c’est le troisième soi-disant pont où je bosse tout ou partie. Ca m’apprendra à trouver, l’année dernière, qu’il y avait trop de longs week-ends. En plus de ça, le temps maussade a foutu en l’air une partie des opportunités qu’il me restait en restant sur Paris (quand je pense qu’il a même fait beau en Bretagne); enfin, heureusement, il y avait la nuit des musées, les bars, les restaus, les magasins, quelques amis qui n’avaient pas fui la capitale et surtout mon ange gardien…j’ai nommé mon parapluie.

Du coup, en attendant d’être plus inspiré, je vais donc revenir sur d’autres brillants morceaux de ma vie d’étudiant, quitte à me faire du mal en repensant à toutes ces humiliations (en même temps, j’ai annoncé un second billet dans le titre de mon premier donc j’ai pas trop le choix si je veux être un minimum cohérent avec moi-même).

J'ai un certain embarras du choix pour évoquer de beaux moments de solitudes. J’aurais pu choisir la fois où j’ai passé 2h au tableau en cours d’informatique à tenter de trouver une solution au problème de programmation en turbo pascal que le prof nous avait filé à faire et dont je n’avais même pas regardé l’énoncé ; le problème c’est que je me foutais aussi du turbo pascal en général et que le prof se foutait lui de perdre 2h à attendre qu’une illumination traverse mon esprit, vu qu’il était naturellement hors de question qu’il me vienne en aide. Il y a aussi le jour où j’ai été convoquée par la prof de maths pour mon 0,5 (sur 20 bien sûr) à un devoir surveillé, pour me voir entendre qu’elle « n’avait jamais vu ça » (au moins, j’étais extraordinaire, dans un sens). Ou, lors de cette colle de philo, sur ce sujet « croire et savoir » où pour le coup je ne savais rien et ne croyais en rien, lorsque j’avais énoncé le titre de ma sous partie et que n’ayant en vérité rien à dire, j’avais dû passer, piteusement of course, à la sous partie suivante, devant une prof un peu interloquée (ma façon à moi de développer mes arguments d’être concis).

Mais non, ma plus belle honte, c’est celle vécue lors de ma première colle (ah oui, j’ai oublié de préciser qu’une colle, en gros, c’est un examen oral qu’on a préparé quelques minutes), alors que j’étais encore un jeune préparationnaire frais émoulu, plein d’espoir et d’illusions, ignorant tout de la perfidie, pour ne pas dire du sadisme, de ses profs et du système.
Ce jour là, c’était donc ma première colle de (in)culture générale et ma première colle tout court. Autant dire que je n’en menais pas large, sachant que l’on pouvait être interrogé sur n’importe quoi, et donc quelque chose qu’on n’aurait jamais vu, même de loin, en cours.
Je rentre dans la salle, déjà pressé d’en sortir. La prof me tend mon un papier où elle inscrit le sujet du jour : « Comment peut on être persan ? ».

Moi : !!!????…….(long soupir de perplexité et de désespoir)

J’ai 20 minutes pour pondre quelque chose, sans aucune assistance bien sûr. Et c’est le gros trou ; cette phrase ne m’évoque absolument rien…En désespoir de cause, je décide de me raccrocher à mes très vagues souvenirs de la Perse et d’Alexandre le Grand pour tenter de broder un vague quelque chose autour de ça.
20 min plus tard, je me retrouve donc face à cette prof que je ne connais pas et qui, sans doute enthousiasmée par son sujet, à l’air ravie de m’entendre ; elle ne va pas être déçue…
Je me lance donc dans mon exposé tentant de prendre un air convaincu, histoire de (oui, le jeune préparationnaire est un peu kamikaze et ne peut pas avouer son ignorance publiquement ; il a sa fierté !), histoire de. Et là c’est plus des rames dont j’aurais besoin mais d’une galère…Sans compter que je suis censé tenir 20 minutes et que j’ai à peine de quoi meubler 5 minutes.
Après quelques minutes de brodage – qui paraissent une éternité –, la prof abrège mon calvaire et me demande si je connais cette citation (Ah, parce qu’il s’agissait d’une citation ?).
Surprise que je l’ignore, elle m’apprend donc qu’elle est tirée des Lettres persanes, de Montesquieu. Bon honnêtement ça ne m’aurait pas plus avancé de le savoir vu que je n’avais jamais lu ni entendu parler de ce livre…Pour s’épargner d’autres délires de ma part, elle m’explique alors elle-même le contexte et le sens de ladite citation. De mon côté, je pense aux conséquences de cette belle affiche, dés le début de l’année ; d’entrée de jeu, je suis marqué au fer rouge…
Bon, reste la note : j’espère un 1 ou un 2, histoire de me remercier d’être venu. Finalement (et parce que je devais inspirer pitié), j’aurai droit à 7 !!!

La culture, c'est comme...la confiture ! Moins on en a, plus on l'étale…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je confesse une chose. j'ai bien ris devant cete confession: delicious ;)

meteor a dit…

Mais euuuuh...Il fallait pas rire, juste avoir un peu de pitié parce que sur le coup je faisais pas trop le malin...Bon, c'est bien parce que c'est toi, hein. ;)