Pourquoi moi ?
[ou comment j’aurais parfois tendance à devenir un partisan de l’(in)tolérance zéro]
Comme si c’était pas déjà en soi suffisamment bucolique de se faire 2h de RER chaque jour, j’ai le plaisir suprême de voir mes voyages très (trop) régulièrement agrémentés de joyeuses mélopées dont la musicalité si subtile me ferait presque regretter le bruit naturel de la rame qui avance (celui là même qui pourtant m’exaspère quand il couvre le son de mon Ipod préalablement poussé au maximum).
Histoire peut être de pousser ma connaissance de ce genre à son paroxysme et de me faire profiter de toute la palette des talents cachés qui le composent, il semble que le hasard la malchance ait attribué ma ligne exclusivement à la musique roumaine (ou assimilée – j’arrive pas encore à saisir toutes les subtilités mais ça ne saurait tarder vu l’entraînement intensif que je subis…).
Après avoir eu droit au père accordéoniste (n’est pas Yvette Horner qui veut !) et son fils qui tambourine (ferait mieux d’aller à l’école celui là), au monsieur qui joue essaye de faire du violon, le summum a été atteint avec la vieille dame qui nous a offert a capella (c’est tellement plus beau sans artifices…) un medley des plus belles complaintes de son pays, chantées criées de telle façon que le résultat était au moins aussi dramatique que les histoires sans doute horribles qu’elle devait raconter. Ah, les roumains y savent y faire en matière de dramaturgie, sur le fond comme sur la forme !
Le problème c’est que je suis déjà assez peu motivé pour partir bosser (ou quand c’est sur le chemin du retour, j’en ai plus que ras le bol) alors si en plus je dois me farcir une ambiance musicale à côté de laquelle j’en viens même à regretter Ozone (pour le côté artistes roumains) ou Mireille Mathieu (pour le côté belle voix qu’on écoute pas assez souvent), je ne suis pas sûr de rester éternellement calme (et on dit que la musique adoucit les mœurs ?). Et comme le roumain est vicieux, je ne peux même pas changer de wagon car le train est parfois sans arrêt pendant 30 minutes (ou alors de toute façon, il changera lui aussi de wagon (eh oui, il faut bien que tout le train en profite) donc ça reviendra au même).
Quand je pense à ces pauvres touristes qui se font une joie de venir visiter notre pays ; la première et/ou la dernière image qu’ils en conserveront, ce sera ça…
Ou alors peut être qu’il s’agit d’une implacable stratégie marketing basée sur le concept « plus je chante faux, plus les gens vont en avoir vite marre et plus ils paieront pour que je m’arrête dés que possible » (car je crois que la seule raison qui me pousserait à donner serait de pouvoir ainsi abréger mon calvaire).
Mais qu'ai je donc fait pour mériter ça ???! Je paye ma carte Orange tous les mois, je cède ma place aux mamies, je ne crache pas sur les sièges; non, vraiment, je comprends pas.
privés épargnés.
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