Il suffit d’une fois…
Je crois que j’ai attrapé un virus, certes pas très original car c’est la grande mode depuis quelques mois, mais bel et bien pernicieux car c’est un jeu, et un jeu d’argent…Ouuuh, pas bien...Eh oui, j’ai à mon tour été contaminé par la poker-mania ambiante. Je n’en suis encore qu’aux premiers symptômes mais ça m’a l’air sérieux.
Pourtant j’étais partie sur de bonnes bases vu qu’en 23 ans, j’ai du acheter un seul pauvre Morpion à la Française des Bœufs…Et j’ai toujours pas tenté l’EuroMillions malgré mon fanatisme éternel pour Fffophie Favier et sa touffe son cheveu sur la langue (spécialement quand elle annonce le 6, le 67…); je dois avoir l’esprit trop cartésien pour y croire. Quant aux casinos, jusqu’à cette année, je n’avais fait que passer dans ceux de Las Vegas mais à l’époque j’étais mineur donc officiellement je n’avais même pas le droit de…regarder les machines ou les tables de jeux…alors jouer n’y pensez pas ! Une belle hypocrisie vu qu’à Vegas, ne pas croiser une machine à sous, c’est comme faire semblant de ne pas voir les Sex-shops et autres peep-shows quand on se promène à Pigalle…Il y en a partout (jusque dans les lobbys d’hôtels, l’aéroport) !
Mais début janvier, j’ai fais une entorse (une de plus) à la morale religieuse en allant dans un de ces lieux de pêché que sont les casinos. Ce soir là, je me suis contenté de regarder mes amis jouer vu que j’étais ignare total et que je ne tenais pas à me faire plumer par les habitués. Pourtant, à la fin de la soirée, l’envie de rejoindre une partie me démangeait…un peu à ma surprise d’ailleurs. Je suis certes d’un tempérament joueur mais j’aime pouvoir avoir un contrôle sur le jeu et pas m’en remettre au hasard, en plus avec une probabilité proche de 0 de gagner. Mais en observant, j’ai vu que le hasard n’était qu’une composante. Et puis plusieurs joueurs ont quand même amassé de beaux tas de jetons…Et là je me disais 1 jeton = 5 € donc 50 jetons = …aaargh !!! En sortant, j’attendais donc la prochaine occasion avec impatience, sachant que je ne la laisserais pas passer.
Alors, ce week end, quand des amis me proposent une partie de Texas Hold’em Poker, ma réponse a été immédiate. Avant d’y aller, je décide quand même de réviser un peu vu que j’ai du jouer 2 fois dans ma vie au poker, et c’était il y a bien longtemps et sans miser d’argent ; autant dire, une autre dimension. Et puis là, il y aura des habitués.
Après 2 tours à blanc, c’est donc parti. En fait les règles rentrent très vite et je me prends à fond au jeu. Un peu trop d’ailleurs. Après quelques beaux coups (qui font dire à mes adversaires que j’ai la chance du débutant…moi je suis persuadé que c’est grâce à mon talent…), je me retrouve en bonne position, et là, au lieu d’adopter la gestion de bon père de famille chère à Raffarin, je me laisse griser par le jeu ; du coup, je continue dans le bluff et les mises risquées pendant que mes 5 compagnons de jeu enchaînent les « paroles », les « je me couche » et les mises ridicules. Sur le coup, je trouvais qu’ils la jouaient tous petit bras…c’est peut être pour ça que certains sont allés au bout… En plus on aurait dit que j’avais un TOC : je passais mon temps à ranger, compter, contempler mes jetons…Au bout d’un moment, je finis par me retrouver en mauvaise posture, puis, peu à peu, je reviens. Et à nouveau, les jetons qui s’accumulent me font perdre le nord ; je m’enflamme alors que quelques minutes avant, je m’étais convaincu d’être plus attentiste ; résultat, après 2h30 de jeu, je suis le 2ème à sortir, sur un all-in hasardeux…Et je suis privé de possibilité de recavage pour que la partie ne dure pas éternellement. D’ailleurs, une demi-heure plus tard, elle trouve sa conclusion.
Sur le coup, je suis dégoûté, pas tellement d’avoir perdu ma mise – les sommes en jeu étaient en plus très raisonnables – mais je voulais absolument finir dans le tiercé de tête et là je me retrouve à regarder les autres jouer…*** frustration extrême ***…
En fait j’ai vraiment adoré ce jeu du fait des états par lesquels je suis passé ; excitation, tension, nervosité, frustration…Et puis quand ça se communique autour de la table, c’est encore meilleur; on voit alors les traits de caractères des uns et des autres refaire surface ou au contraire se déformer alors qu’à la base on essaye tous d’avoir une apparence neutre, pour ne pas renseigner sur notre jeu et notre tactique. Et, par rapport à d’autres jeux, les composantes bluff et argent ajoutent beaucoup de piment.
Au final un super moment, d’autant plus amusant que j’ai pu avoir certains comportements que je n’aurais pas nécessairement dans d’autres situations ; je m’interrogeais d’ailleurs sur ma capacité à pouvoir bluffer avant la partie vu que dans la vraie vie je mens assez mal, en me trahissant très vite ou en étant très mal à l’aise.
Quant à l’appât du gain, c’est une motivation très secondaire ; l’essentiel c’est de passer une bonne soirée et donc j’ai pas de problème à jouer de l’argent vu que j’en dépenserait autant voire plus dans une sortie classique. Et en plus, là on peut repartir avec ! Et si c’est pas le cas, c’est des amis qui en profitent et perso je préfère payer mes amis plutôt qu’engraisser le patron de bar qui se fait 300% de marge sur les boissons. Par contre, c’est clair que je ne jouerai pas ma fortune mes économies…
Un seul petit regret ; on a joué en fin d’après midi alors que j’aurais bien aimé une partie en soirée qui se serait prolongé tard dans la nuit, histoire de voir qui tient ou pas la fatigue...
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