8 mois que j’ai quitté Paris. Et si habituellement je ne suis pas (trop) du genre nostalgique, force est de constater que Paris m’a beaucoup manqué au cours de ces derniers mois. M’en éloigner m’a définitivement fait comprendre que j’y poserai tôt ou tard plus que mes valises, pour un certain temps, parce que cette ville a quelque chose qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.
Pourtant, la première fois où j’y ai habité, pour le coup, je n’y vivais pas; j’étais de passage, la semaine; métro-boulot-dodo en somme. Et le week-end, direction la province. Bref, la sensation de vivre un peu dans un tourbillon permanent, peu propice à l’ennui, mais aussi l’impossibilité de se poser, de partir réellement à la découverte de la ville, au-delà des quelques sentiers re-battus.
L’année suivante, au contraire, j’y ai vécu. Un peu plus d’une année, sans doute l’une de mes plus belles. L’occasion de vivre la ville au quotidien, dans ses (quelques) défauts et ses (nombreux) plaisirs.
Combien de bons moments passés avec les ami(e)s, les collègues, seul. Les souvenirs et les images se bousculent: ballades à Montmartre, flâneries sur les quais de Seine ou dans l’île Saint Louis / de la Cité, brunchs du dimanche, séances bronzage-détente aux Tuileries ou square du Vert Galant, pique niques au champs de Mars ou au parc André Citronën, ascension de la Dame de fer, promenades au bois de Boulogne (de jour, hein !), shopping à St Lazare-Opéra, déambulations sur les grands boulevards, aux Halles ou à Pigalle, Paris le jour, Paris la nuit, à pied, en métro, en bus…Ajouter les bars, les boîtes, les cafés, les salons de thé, les restaurants, les terrasses, les grands magasins, les théâtres, les musées, les parcs, les jardins…bref, une ville en mouvement, une ville musée, une ville où il fait – aussi – bon vivre, s’amuser, se promener, et pas seulement quand on est touriste.
Alors, forcément, me dire que dans une semaine je remets ça, pour plusieurs mois, me procure une certaine excitation, de celles que l’on ressent avant que la fête commence.
Avec tant de lieu à (re)découvrir, de choses à faire, de nouveautés à essayer, d’amis à revoir, de rencontres à faire, l’été sera beau, l’été sera...
Cette allégresse, elle me rappelle celle qui conclu La Vie Parisienne, géniale opérette d’Offenbach que j’avais eu la chance de voir il y a un certain temps et qui illustre pour moi parfaitement la magie que la ville lumière peut exercer.
Dans l’euphorie des bulles de champagne qui s’échappent, grisé par une soirée qui s’annonce festive, toute la troupe se met à célébrer Paris, par ses chants et ses cris, dans un galop d’enfer joué par un orchestre déchaîné.
Oui, voilà, voilà la vie Parisienne
du plaisir à perte d’haleine !
Oui voilà, voilà la vie parisienne
voilà, voilà, voilà, le bonheur est là !
Des amants, des maîtresses
qui s’aiment en riant.
Des serments, des promesses
qu’emportera le vent !
Des chansons qui babillent
des baisers pris et rendus,
Des flacons qui pétillent,
en avant les grands crus !
Des maris infidèles
au bercail ramenés !
Des séducteurs modèles
bernés et consolés !
Drames et comédies
allant tant bien que mal ;
Puis après ces folies,
un pardon général !