lundi 22 octobre 2007

La fête est finie

Coup de sifflet final. Après un mois et demi de compétition, c’en est fini du ballon ovale et sans doute du rugby pendant 4 ans. Certes, ça n’était pas la folie de la Coupe du Monde 98 mais avec la victoire contre les All-Blacks on a senti souffler le vent des souvenirs. Même la sacro-sainte ménagère de moins de 50 ans s’est pris d’intérêt pour ce sport (si ma mémoire est bonne, + de 57% de part de marché sur la cible le soir de France-Angleterre). Evidemment, je suppose que le môle, la touche ou la mêlée avec introduction resteront encore des mystères pour beaucoup, mais au moins tout le monde ou presque sait aujourd’hui qui est Chabal.

Une icône est née, représentation parfaite du brave gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et qui dit merde aux look hollywoodo-beckhamien. Le métrosexuel est définitivement mort, l’übersexuel est dépassé, aujourd’hui la tendance est à l’homme de Crô-magnon ! Wooou-wooou [ à ce propos, parmi les parodies qui fleurissent, j’avoue avoir un faible pour faible pour celle-ci] !!! Alors que l’Amérique à son Mr Nespresso, que le Royaume Uni à son Mr Mari-de-l’autre-timbrée-d’ex-fille-épicée, fidèles à notre réputation de peuple imprévisible, voilà que nous français, après avoir adulé Zizou et sa calvitie, Barthez et son crâne chauve, nous choisissons un homme aux cheveux longs pour nouvel héros. Normal : Chabal – Jésus, la ressemblance est évidente.

Hélas, c’était sans compter sur les Rosbeef, qui une fois de plus réussirent à contrecarrer nos rêves de grandeur. Malgré Nicoléon, qui, fidèle à son illustre aïeul, et en tant que chef des armées, n’avait pas ménagé ses efforts pour soutenir la troupe, bien aidée en cela il est vrai par ses sémillants lieutenants, Roselyne et Rachida (oui, le rugby, contrairement au foot, c’est pas matcho. Con-vi-via-li-té avant tout !). D’ailleurs, pour achever ce remake de Waterloo, quelques jours après notre équipe, notre Prési-pereur se faisait à son tour plaquer.

Du coup, alors qu’on s’apprêtait à ressortir Gloria Gaynor Mireille Mathieu de la maison de retraite pour nous emmener vers la victoire au son d’une version très à propos de I will survive (oui parce que Mille Colombes pour du rugby, hein…pourquoi pas les Bisounours aussi), c’est finalement un « Tous ensemble » d’un autre genre qui a retentit ces derniers jours (sauf du côté d’un certain Palais). Adieu l’euphorie générale, la France black-blanc-beur et les dixièmes de croissance supplémentaires, bonjour la déprime, les tests ADN et les déficits qui se creusent.

Mais surtout, on a manqué l’occasion de se débarrasser définitivement de la clique de mannequines qui nous vantent depuis des années les mérites des démélants et autres agents de brillance de notre shampouineur (inter)national. Aah, je le voyais déjà sur nos écrans notre nouveau messie, se massant virilement le cuir chevelu dans les effluves encore chaudes du vestiaire et se retournant pour nous susurrer, le regard complice, « parce que vous le valez bien »…A la place de quoi, le voilà condamné à une pub à la con pour un opérateur d’électricité (tellement mal pensée que retirée après quelques jours).

Non, nous ne serons donc pas champions du monde. En même temps, est ce que les Sud-Africains sont champions du monde de calendrier ??!

Seul motif de réjouissance, avec l’accession de notre ex-futur-héros-mais-finalement-entraîneur-looser-et-businessmangouilleur aux responsabilités gouvernementales , c’est un peu de l’esprit rugbystique qui va souffler au sommet de l’Etat. Imaginons-le en communication au Conseil des Ministres : « Bon, les gars c’est pas le moment de lâcher, hein. On serre les fesses et on reste solidaires, surtout. On en a dans le froc ou quoi ?». Et puis, c’est pas tous les jours qu’on a un ministre qui a fait de la pub pour du jambon, que dis-je, « [notre]jambon star ». Mais non Bernard, nous n’avons qu’une seule star et…c’est toi.

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