mardi 30 octobre 2007

Ô temps ! suspends ton vol,

et vous, heures propices !
Suspendez votre cours:
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

A. de Lamartine


29 Octobre. Dans 3 jours, Novembre. Autrement dit, sitôt après, Décembre, Noël, le Réveillon et 2008, déjà. Et je ne parle pas uniquement des rayons de supermarché, qui dès la semaine prochaine vont arborer profusion de jouets, chocolats et autres incontournables des fêtes de fin d’année, mais de ma perception du temps.
Le temps passe et je ne le vois pas passer. D’une certaine façon, tant mieux, car cela signifie que toute notion d’ennui m’est complètement étrangère et c’est peu dire que j’abhorre l’état d’esprit qui prévaut à ce sentiment. Néanmoins, conséquence logique plus que paradoxale (on peut vouloir ne rien faire sans pour autant avoir le sentiment de s’ennuyer), j’aurais souvent envie d’arrêter le temps plutôt que de courir après. Une journée de 32h plutôt que 24h serait probablement l’idéal.

Voilà prés de deux mois que j’ai adopté un autre quotidien (oserais-je dire un autre rythme vu que cette notion me semble étrangère depuis un an). Un retour éphémère, le temps d’un semestre, en fait 3 mois ½, à la vie d’étudiant, pour une dernière ligne droite.
Et si j’ai repris le chemin des études résigné plus qu’enthousiasmé, à la mi-semestre, force est de constater que ce retour est bien plus agréable que je ne l’avais imaginé.
A l’exception de 3 ou 4 soirées mélancoliques en Septembre, mon quotidien, aussi banal soit-il, m’offre un présent que j’apprécie grandement et dont je redoute même – pour certains aspects – la fin, à la veille de Noël.
Même le côté scolaire, que j’ai du mal à supporter, a presque disparu, au profit d’une atmosphère professionnelle et informelle. Je ne me sens plus tout à fait étudiant et en même temps je profite des derniers privilèges ou habitudes qui font l’apanage de ce statut.
Certes, moi qui espérais me la couler douce, j’ai du renoncer depuis longtemps à cette perspective (et ce n’est pas les semaines à venir qui vont me convaincre du contraire) ; mais en même temps, point de stress ni même de résignation renfrognée. Je fais (presque) ce qui me plaît, dans une excellente ambiance, et les occasions d’en profiter sont nombreuses.

Seule conséquence, le temps manque. Et la to-do-list s’allonge. Soyons honnêtes, je suis très fort pour perdre une partie de ce temps si précieux, à rêvasser de-ci de-là plutôt que de me mettre à l’ouvrage fissa. Seulement, on ne se refait pas.
Forcément mon activité bloggesque en pâtît : je remise à 2008 les envies chronophages, je réponds aux commentaires avec 48h de retard, mes explorations et/ou visites sont moins fréquentes quand je ne me limite pas tout simplement aux blogs de mon aggrégateur. Et surtout j’ai l’impression de butiner plus que de lire. Cela ne va pas sans me poser de problèmes pour quelques unes de mes lectures favorites que j’aime rien tant que savourer dans la douce quiétude et l’engourdissement progressif des fins de soirée, ou des débuts de nuits, quand l’esprit est libre et serein, prêt à s’évader, avant de rejoindre Morphée.
A l’inverse, ce tourbillon a aussi pour corollaire de laisser moins de place à l’introspection et donc moins de prise aux doutes qui peuvent surgir dans ces moments là. Et s’il manque bien 1 ou 2 éléments pour goûter au bonheur parfait, le quotidien s’avère déjà bien agréable.

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