lundi 23 avril 2007

Chronique d'un dimanche (presque) ordinaire

Ça aurait pu être un de ces beaux dimanches, ceux où quelques plaisirs simples suffisent pour verser dans le bien être quasi absolu. Ça a d’ailleurs commencé comme tel : un réveil tout en douceur, sans sonnerie agressive, un lever que l’on retarde tant on est bien, lové sous cette couette, un bon bain pour finir d’émerger en douceur. Par la fenêtre, le ciel bleu invite à la déambulation tandis que les rayons de soleil viennent chatouiller les sens. L’après midi s’annonce radieuse : une ballade, seul ou accompagné, peut être un verre avec des amis, un bain de soleil sûrement.
Mais à 14h, au moment de sortir, il faut se résigner : aujourd’hui je travaille, au mauvais horaire en plus, 15h-23h, celui qui fout la journée en l’air. Alors l’après midi farniente ce sera pour une autre fois. Le jean, le t-shirt, les pumas et les lunettes de soleil resteront au placard ; ce sera costume-cravate et en bonus, rasage de près ; un comble pour un dimanche. De quoi se sentir un peu seul au monde dans le métro aussi.
Les tubes de Mika qui résonnent dans mes oreilles ne sont pas de trop pour essayer de se motiver. Feindre de ne pas voir le ciel, ne pas penser à tous ces gens qui sont en week end, ne pas regarder sa montre.
Pourtant, Un dimanche à Roissy, ça aurait pu sonner comme le début d’une belle histoire, celle d’un voyage vers des contrées plus ou moins lointaines. Au lieu de quoi, il faudra se contenter de regarder ces gens partir vers New York, Hong Kong ou Buenos Aires. De toute façon, aujourd’hui, un aller simple pour les Tuileries ou les quais de Seine aurait suffi à mon bonheur.
Et puis ce dimanche, la France vote. Ca me parait presque secondaire vu que je suis assez détaché quant au résultat de cette échéance, n’attendant pas de surprise du scrutin (ce que la soirée me confirmera) ; malgré tout, je n’échappe pas à de petites frustrations: ne pas avoir pu glisser moi-même mon bulletin dans l’urne et entendu le rituel « à voté » et manquer la bonne vieille soirée électorale, devant la télé. Dans le Parisien d’hier, une étude GFK estimait que 60% des français passeraient ce moment en famille, 20% avec des amis, 10% seuls, tandis que 3% seraient en vacances et autant – including myself – travailleraient. Néanmoins, dès 19h, mon téléphone me délivre les premières tendances, confirmées plus tard par d’autres appels. Et à 20h, je cherche un hypothétique écran de TV ; malheureusement, ce n’est pas 2 visages que je vois apparaître devant moi mais la banale silhouette d’un hamburger-frites. Ronald Mc Donald ne fait pas dans la politique.
Tandis que sur les plateaux de télé ou dans les QG l’agitation doit régner, dans le terminal tout est calme, presque trop. La nuit est tombée, les derniers vols ne vont pas tarder à partir ; il est temps de rentrer.
Bonne nouvelle : demain repos et le week end prochain, le mot week end prendra tout son sens. Ah, Et puis aujourd’hui j’aurai été payé double ; mais ça, c’est bizarre, je m’en fous, enfin, presque…

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