lundi 16 avril 2007

Une page se tourne

En 10 jours, une page s’est refermée, une nouvelle s’est ouverte. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que cela m’arrive mais généralement ces changements de direction, certes d’intensités différentes selon les cas, sont planifiés, anticipés et préparés longtemps à l’avance. Cette fois, le tempo accéléré et quelque peu soudain de ce changement en aura probablement exacerbé le ressenti.
Aussi la fin de semaine a été intense; les préparatifs hâtés, le départ, un peu précipité, et malgré la joie de partir vers d’autres horizons, ces questions, ces doutes qui vous assaillent, vous travaillent. Vendredi aura levé une partie du mystère en attendant le D-day, demain ; mais les informations obtenues ont plutôt été sources de déception et de frustration, gâchant presque le plaisir de cette nouvelle aventure avant même qu’elle ne débute effectivement. Sans doute aussi le résultat d’une certaine tension accumulée en 48h sous le coup de petits soucis purement pratiques qui menaçaient une mécanique à priori huilée; un rendez vous imprévu à honorer, un itinéraire à modifier, un départ à avancer, une grève à éviter, un avion qui aurait du être manqué. Et, dans cet emploi du temps incertain et mouvant, un rendez-vous familial quasi-obligé, qui en temps normal aurait été bienvenu mais là tombait un peu comme un cheveu sur la soupe.
Et pourtant, ce week end, perçu comme une source de contraintes il y a quelques jours encore, aura été une parenthèse agréable et sans doute nécessaire pour relâcher la tension avant le début effectif de cette nouvelle page. L’occasion d’une dernière grande respiration et le meilleur moyen de penser à autre chose. Finalement, seules les 72h d’abstinence forcée d’Internet auront été difficiles à supporter.

Et ce soir on y est.
Quand je suis arrivé à l’aéroport, quand j’ai pris le métro, la perception était déjà différente. Cette fois, plus question de passage d’éclair, le temps d’une visite touristique ou d’un rendez vous. Non, cette fois, je suis là pour plusieurs mois, le temps d’une expérience professionnelle mais aussi de nombreuses autres expériences.
Sans surprise, la nuit va être courte car en pareilles circonstances le sommeil risque d’être difficile à trouver. Non pas tellement pour cause d’excitation mais plutôt par appréhension pour cette journée forcément un peu spéciale puisque c’est la première. Nouveau milieu, nouveau job, nouvelles têtes, nouvelles habitudes. Aussi forcément ça cogite ; sur des détails, des aspects pratiques, tout comme sur des problèmes plus essentiels.

Dans ma tête, l’horizon est un peu à l’image de ce ciel observé tout à l’heure à travers le hublot, comme un écho qui m’aurait été adressé: un ciel bleu azur, source de plénitude et de rayonnement comme cette nouvelle aventure, tant attendue et qui sera forcément belle sur de nombreux aspects, et puis ces quelques nuages, de la forme laiteuse et légère à la masse compacte et envahissante qui se dresse tel un obstacle dans ce paysage, qui pourraient constituer autant d’allégories de ce flou auquel je fais face comme des ces éléments à problèmes déjà identifiés et avec lesquels il faudra composer.

Demain soir, dans quelques jours, semaines, les questions seront sans doute moins nombreuses ; espérons qu’il en sera de même pour les doutes.

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