mercredi 4 avril 2007

Le pouvoir des rêves

Il y a quelques jours, dans le ciel genevois, un homme est parvenu à apprivoiser un vieux rêve caressé par des générations successives jusque dans la mythologie grecque qui lui a laissé un nom : le rêve d’Icare.

En oubliant ses limites d’être mortel grisé qu’il était par le pouvoir et la joie que lui procurait ses fameuses ailes, Icare avait commit le pêché d’ubris et s’en était vu rappelé les limites de sa condition en subissant les foudres divines, signant ainsi l’échec de sa tentative qui pouvait désormais rejoindre le panthéon des rêves.
Mais, conséquence du suprême pouvoir évocateur dévolu au rêve, ce ressort exclusif du monde animal n’a cessé depuis de fasciner l’homme. Aussi, malgré la funeste conclusion du mythe d’Icare, nombreux sont ceux qui ont essayé de le dompter.
Moi-même, je rêverai de posséder cette capacité, ne serait ce que quelques instants. Il faut dire que le fait de voler est source d’intrigue et de nombreux fantasmes qui ne cesseront probablement jamais de m’habiter. J’aimerais tant connaître les sensations qui en découlent : se sentir léger, s’envoler, observer la terre depuis le ciel, aller en toute liberté et sans contraintes là où le vent nous porte, toucher les nuages, se perdre dans l’azur du ciel…


Certes, depuis l’avènement de l’aviation, le vol n’est plus un domaine tout à fait inaccessible. Mais la machine constitue en quelque sorte un obstacle entre l’air et nous, nous privant du contact avec les éléments et diminuant d’autant la sensation de voler et de pleine maîtrise de notre destinée. De même, le deltaplane, le parapente ou la chute libre sont sans doute des moyens de se projeter dans ce vide et de se laisser planer comme un oiseau, au gré des courants ascendants et descendants ; mais, là aussi, l’impression de vol et les pouvoirs qui lui sont rattachés restent partiellement une illusion.


L’aventure de Yves Rossy, alias FusionMan, est, elle, un pas de plus dans la conquête de ce pouvoir. Cet aviateur suisse est devenu le premier homme à voler sous une aile directement intégrée à sa silhouette et propulsée par des réacteurs. Ainsi grâce à ce mécanisme, il est en prise directe avec l’air et acquiert parallèlement la maîtrise de son déplacement, certes pour une durée limitée dans le temps. Largué d’un avion, FusionMan ajuste son aile et déclenche son mécanisme propulsif, prêt à entamer alors un vol de quelques minutes, avant de revenir sur terre en parachute. Son prochain objectif sera de trouver une solution lui permettant de décoller et d’atterrir de façon autonome, de sorte qu’il puisse maîtriser l’ensemble du domaine de vol. Bien entendu, FusionMan n’est pas un oiseau mais il est en quelque sorte le premier humain doté des capacités d’un aéronef, avec les possibilités que cela implique.

Et le voir en train de voler au dessus des montagnes suisses, entre les nuages et les crêtes enneigées, donnant cette impression de ne faire qu’un avec l’air et de jouir d’une liberté (presque) infinie, forcément, ça fait rêver…
Et comme, on n’est sans doute pas prêt de pouvoir en faire autant, on rêvera encore longtemps…ce qui n’est peut être pas plus mal puisque cette inaccessible envie nous permet de rester émerveillés tout comme elle génère de bien agréables émotions.

Pour en (sa)voir plus : www.jet-man.com

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi aussi j'aime bien rêver comme cela... voler fait parti des fantasmes (par définition non realisable) mais je pense me laisser un jour seduire par les chimeres du saut à l'elastique ou du parachute...

Anonyme a dit…

Parapente, deltaplane, saut à l'élastique, chute libre...l'envie est là; je n'attends plus que l'occasion pour en tester un ou plusieurs. Et aussi peut être d'avoir la certitude que la corde ne cèdera pas ou que la toile ne partira pas en torche...;)