samedi 5 mai 2007

Il y a des soirs comme ça

Pour moi, un samedi soir où je me retrouve seul, chez moi, est un samedi soir loosesque. Bizarrement une situation que j’accepte voire que j’apprécie les autres soirs devient un problème le 6ème jour de la semaine. Ce jour là, plus que tout autre, j’ai besoin de faire quelque chose avec des amis, de voir du monde, d’avoir une vie sociale. Pas nécessairement de faire la bringue – les soirées intimistes ont du bon aussi – mais de sentir la vie, dans ses multiples expressions, et de la partager. Bref ne pas me retrouver en tête à tête avec moi-même. Car sinon j’ai une sensation de manque: manque d’une présence extérieure, des autres, d’entendre des voix, des rires, de sentir des regards, de ne pas pouvoir échanger. Et au final, l’impression d’une soirée ratée. Ainsi qu’un sentiment de solitude, de gâchis, qui mène au spleen.
Ce soir, je me trouve typiquement dans cette situation. Ma journée a pourtant été bien remplie. Mais une fois rentré chez moi à 21h, le spleen m’a rapidement envahi. Parce que mon subconscient sait qu’on est samedi et que ce soir – faute d’amis présents ou disponibles –, je n’ai rien de prévu. Et forcément, je vis mal de passer cette soirée alone, devant mon ordinateur, alors que je devrais (voudrais) être en joyeuse compagnie. Il est vrai que voir toutes ces terrasses bondées, ces tablées joyeuses au cours de mes déambulations de fin d’après midi, me renvoie en pleine face, tel un effet miroir, ma condition de solitaire en cet instant donné. De celui qui aimerait partager mais n’a personne avec qui le faire. Et puis au printemps, les envies sont encore plus nombreuses, comme si l’hiver avait abouti à une certaine frustration qu’il fallait libérer. Au-delà des moments d’amitié, de fraternité, notre esprit, notre corps réclame aussi des moments plus intimes, plus passionnés. Et voir ces amoureux qui se bécotent sur les bancs publics – ou ailleurs –, forcément, ça ne peut que décupler ces besoins, soulever d’autres attentes, parfois très simples, mais qui sont des moments si bons, de complicité, de partage, et qui font le charme de la relation amoureuse : une discussion, un DVD que l’on regarde l’un contre l’autre, une main dans les cheveux, une promenade main dans la main, une étreinte.
Certes, ce soir comme en d’autres occasions, j’aurai pu aller au devant des autres, me jeter dans ce mouvement, cette vie, par un biais ou par un autre. Mais je connais mes limites : l’être sociable que je suis, celui qui a besoin des autres, a aussi tendance initialement à laisser les autres s’approcher, lui adresser un regard, un mot, tout timide qu’il est. Pourtant il progresse, il dépasse régulièrement ses doutes, ses questionnements. Mais il est ainsi fait. Parfois peut être en joue t-il même un peu, presque amusé de passer pour réservé voire distant, et d’observer ensuite les réactions, la surprise presque, quand il révèle sa vraie nature, joyeuse, curieuse, décidée.
J’aurais pu aussi essayer de prendre cette mélancolie à revers, par le rire, grâce à un DVD ou une youtuberie. Cependant, ce soir, l’esprit n’y est pas, comme l’appétit d’ailleurs. Le sourire que je porte en moi, la plupart du temps, et en société, encore plus, est fade. Peut être l’écriture, en permettant de coucher ces sensations par des mots, ou la lecture de billets décrivant des moments semblables vécus par d’autres, en aidant à relativiser, feront du bien à l’âme.
Allez, demain sera un autre jour.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne comprends que trop ce que tu dis, et tu le dis très bien :) Bonne nuit, et bon dimanche

M a dit…

Merci. Le dimanche fut meilleur ;)