Here we are...
Ce soir, j’ai renoué avec le cruel dilemme de l’étudiant : tandis que mon esprit feint d’oublier que le week end touche à sa fin et tente de profiter jusqu’au bout de ces moments de paresse et de loisirs, la voix (hypocrite) de la sagesse me souffle que ce serait bien de préparer la semaine, bref de bosser le dossier du moment et d’arriver demain à 8h devant mes petits camarades avec mes préconisations en 3 points quant à notre super-projet prise-de-tête.
Car oui, non découragé par la séance de vendredi au cours de laquelle j’ai eu envie d’en prendre certains pour cogner sur d’autres, j’ai l’illusoire espoir qu’ils seront comme touchés par la grâce devant mon inspiration, et donc plein de dévotion et de docilité à mon égard, plutôt que de s’obstiner à poursuivre dans la voie laquelle ils se dirigent et qui me semble – en toute objectivité bien sûr – relativement foireuse.
Bref, tout ça pour dire que je me suis retrouvé immédiatement dans le bain en cette rentrée et que j’essaye tant bien que mal depuis de reprendre le rythme, ce qui s’avère paradoxalement à la fois presque naturel et pas toujours évident.
Passée la première journée, j’ai eu l’impression de reprendre un quotidien assez classique, sans réelle surprise, d’où une remise en route pas trop difficile.
Et en même temps, du fait de mes choix de parcours, je me retrouve dans une condition, celle d’étudiant, à laquelle je n’ai plus goûté depuis 2 ans ½, à l’exception du semestre que j’ai passé à l’automne/hiver dernier aux USA mais dans un système assez différent malgré tout. Résultat, je dois reprendre des habitudes que je n’étais pas mécontent d’avoir abandonné (cours magistraux, travail le soir chez soi, examens…) tandis que je perds une partie de la liberté que j’avais gagné en rejoignant – un temps durant – le monde du travail, à commencer au niveau du porte monnaie.
A l’heure des années primaire / collège, la rentrée était au moins synonyme d’une certaine euphorie : revoir les copains et les copines, décorer son nouvel agenda Fido-Dido, montrer sa super-gomme aux pouvoirs magiques, étrenner ses nouvelles chaussures à pompons.
En revanche, cette année, rien de tout cela pour moi : j’ai renoué avec ma bien terne sacoche à ordi plutôt qu’un cartable Bob l’éponge et j’ai péniblement lutter pour dégotter de quoi écrire (oui, depuis l’avènement du numérique, il ne fait plus bon être feuille de papier par chez moi). Ah, une satisfaction non dissimulée tout de même : j’ai retrouvé la cantine et après deux ans de sandwichs, McDo et grignotages divers, c’est comme si j’avais table ouverte dans un 3 étoiles au Michelin (et puis une cantine avec connexion Wifi, ça le fait !).
En fait, en cette dernière rentrée – last but not least – et à trois mois de la quille, je me sens déjà un peu en dehors du système, et presque trop vieux pour jouer l’écolier :
- je ne connais plus personne parmi tous ces visages que je croise
- je ne vois plus rien au tableau sans mes lunettes « pour voir de loin »
- il ne m’a pas fallu une demi-journée pour m’endormir pendant un amphi
- je pense déjà parfois comme un vieux con quand j’entends certains jeunots
Et pour en rajouter, Sephora trouve le moyen de m’envoyer 2 échantillons…de crème anti-rides… : « actions jeunesse corrections 1er signes de l’âge » et « correction rides » (en plus, celui là est pour les femmes il me semble)…Déjà que j’ai 3 cheveux blancs sur les tempes qui m’obsèdent, si je commence à m’inquiéter pour mes ridules…
Mais comme je n’en suis pas à une contradiction près et alors que je ne rêve que de rejoindre définitivement la vie active (quelque part le monde des adultes), j’étudie déjà régulièrement l’hypothèse de suivre un autre troisième cycle à moyen terme…Comprenne qui pourra...
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