mercredi 22 août 2007

12 mois pour appréhender la (vraie ?) vie – 2. Apprendre à tomber de haut et essayer de se relever


Si ces 12 derniers mois m’ont permis de vivre de nombreux bons moments – inoubliables et magiques pour certains –, pour la première fois en 24 ans j’ai aussi véritablement eu l’impression de recevoir quelques bonnes claques. Certes, cela n’enlève rien aux expériences agréables mais le souvenir de ces quelques moments douloureux aurait presque tendance à prendre le dessus, rendant pour la première fois une période, cette période, quelque peu difficile à digérer.

Est-ce dire que je n’ai vécu que dans le bonheur et l’insouciance pendant 23 ans, sans connaître de coups durs ? Disons que oui ou presque. J’ai bien traversé quelques passes difficiles, douleurs ou moments de doute, mais aucun ne m’a réellement marqué et affecté profondément – j’entends sur la durée – ; très vite, j’ai pu passer outre et oublier, fort d’un contexte ou d’un évènement me permettant de voler vers autre chose et ne conservant donc au final que le souvenir d’une période plaisante.

A l’inverse, cette année qui vient de s’écouler aura été marquée par 3 évènements, d’une certaine manière 3 échecs, qui lui ont donné une teneur réellement difficile par moments. Bien sur je culpabilise parfois à oser quelque part me lamenter ainsi (il me suffit de regarder le journal télévisé pour ressentir une gêne à me sentir triste eu égard au certain bonheur et niveau de vie dont je jouis) mais il est vrai que dans mon esprit j’ai pour la première fois eu l’impression de vivre des épisodes réellement difficiles, qui n’en méritent peut être pas le qualificatif sur le fond, mais laissent des traces et des souffrances et sonnent un peu comme un coup d’arrêt à l’insouciance et au ciel sans nuages qui était le mien depuis toujours. L’occasion de découvrir peut être enfin la vraie vie, de goûter aussi bien à ses joies qu’à ses peines et de prendre conscience que les soubresauts et les baisses de moral ne sont pas exclusivement réservées aux autres.

Si j’emploie le terme « claque » pour parler de ces 3 épisodes, au demeurant fort différents par leurs natures et leurs caractéristiques, c’est qu’on retrouve une forte similarité dans les symptômes qu’ils ont généré et les raisons qui ont aboutit à cette situation.

3 fois j’ai cru sinon trouver le bonheur absolu du moins goûter à une situation idyllique et 3 fois je suis tombé de haut. Est-ce dire que j’ai pêché par naïveté ? Peut être d’une certaine manière. Pourtant, ayant eu l’occasion d’analyser à de multiples reprises ce qui m’avait amené à ces situations (mon problème étant d’ailleurs parfois d’arriver à sortir de cette phase d’analyse qui tourne par moments au ressassement masochiste), j’ai le sentiment sincère d’avoir eu toutes les raisons de croire à ce destin que je pensais être le mien. Il y a des situations, des faits, des paroles, des mots qui me confortent dans cette impression. Et si ma mémoire est déjà à la base redoutable pour conserver en elle ce genre de détails, le fait d’avoir également des traces écrites de ce qui s’est dit ou tramé me conforte dans l’idée que j’avais probablement beaucoup de raisons de croire à ce destin.

3 fois pourtant, le résultat ou l’issue s’est révélé à l’opposé exact de ce que j’espérais et pire encore de ce que je pensais logiquement et sincèrement trouver. C’est d’ailleurs cette dichotomie entre attentes réalistes et résultat, qui fait vraiment mal, plus d’ailleurs que l’issue en elle-même. Je n’aime pas bien entendu quand ce que j’espère ne se produit pas mais surtout rien n’est pire pour moi que de croire légitiment à quelque chose pour constater au final que l’issue est tout autre, car dans ce cas à la déception se mêlent l’incompréhension et donc la frustration, ce qui donne lieu à un maelström parfois insupportable. Je n’aime pas tomber et surtout pas tomber de haut, dans le vide, sans avoir préparé ma réception. Aussi, par prudence, j’essaie souvent de freiner mon enthousiasme quand je sens qu’un heureux évènement va se produire afin d’éviter toute mauvaise surprise. Du coup, là aussi, j’ai parfois joué l’aveugle ou le sourd, attendant des signes qui me confirmeraient des impressions. Bien sûr quand je relis ou je repense à certaines phrases, on peut voir ça et là un conditionnel, une parole qui temporiserait telle affirmation et laisserait donc la porte ouverte à toutes les hypothèses; mais à côté, combien de termes explicites, de sous entendus, d’évidences qu’on ne peut nier. Du coup, petit à petit je suis moi aussi sorti du bois, à me dire qu’il fallait tout autant ne pas se voiler la face, et plutôt se laisser aller, ne plus trop se poser de questions et ne pas refuser ce que l’avenir pourrait apporter ; et quelque part, en rentrant dans le jeu, en commençant à y croire, je me suis donc exposé. D’où un retour de bâton qui est encore plus douloureux.

3 fois aussi, j’ai eu du mal à comprendre, ce qui ne favorise pas l’oubli et encore moins la reconstruction. Du mal à comprendre une attitude, des mots, quand il semble y avoir contradiction avec ce qui s’est passé ensuite / avant, du mal à accepter ce qui me parait être un manque évident de sincérité. Là aussi ce n’est pas tant l’issue qui pose problème mais le cheminement qui y a aboutit ou ce qui s’est passé après. Pourquoi des quasi-promesses s’il ne s’agissait que d’hypothèses, pourquoi ce silence après ces échanges intenses, pourquoi cette absence d’auto-critique, etc ? Je n’en veux pas aux personnes – ce n’est pas trop mon genre – mais j’aurais aimé avoir un échange approfondi afin de comprendre et d’être compris. Analyser, tenter de comprendre, discuter, c’est aussi pour moi le moyen de dissiper d’éventuels malentendus et incompréhensions, d’empêcher des remords, donc d’apaiser le passé et de préparer l’avenir, au moyen d’une transition qui soit la plus apaisante possible.

Au final donc, l’issue de ces situations et surtout le décalage entre les attentes légitimes et la réalité ainsi que leur conclusion d’une certaine manière inachevée, auront été source de frustrations qui n’ont fait que renforcer la douleur, la rendant à la fois plus forte sur le moment et la figeant un peu plus dans mes veines, empêchant d’une certaine façon mon esprit de tourner la page, trop obnubilé qu’il est à essayer de comprendre, de voir des signes qui lui donnent raison…Mais voilà, 3 fois, j’ai vraiment cru que j’allais être le plus heureux des hommes. Et que c’est dur de renoncer au bonheur quand vous y avez presque goûté, sinon dans la réalité, du moins par l’esprit…

(A suivre : 3. Regarder le passé et se tourner vers l’avenir)

4 commentaires:

Arthur a dit…

Nous sommes tous masochistes.
Tomber pour mieux se relever ? Avoir le blues pour mieux rebondir, en tout cas...
Déjà, ta 3ème partie à venir nous conforte cette idée :)

Anonyme a dit…

Et que dire quand tu as vécu plusieurs années de bonheur, et que ca se termine après des mois de douleur et de destruction ?

On a la capacité de passer à autre chose, certains savent mieux que d'autre l'utiliser...

C'est peut-être ca aussi, l'expression de la maturité, de l'expérience...

Dan grand sage et orateur

Anonyme a dit…

...

Anonyme a dit…

ta sélection musicale est absolument parfaite pour la lecture de ce post. En totale concordance.