The Terminal - Episode 2: nous n'avons pas les mêmes valeurs
Le seul vrai souvenir qu’il me restera de mon job d’été sera probablement d’avoir cotoyé, le temps de quelques mois, des habitants d’une autre planète ; des privilégiés, riches et/ou puissants qui vaquent aux quatre coins du monde pour leurs affaires ou leurs loisirs.
Mais là où le commun des mortels est bien content de pouvoir s’offrir son billet d’avion en Cattle Class et déguster son amuse gueule plateau repas les coudes dans les côtes de son voisin tout en ayant le fauteuil siège de Simone qui lui amène les genoux au niveau du nombril, les passagers dont je m’occupe font parfois la fine bouche devant le lit de 2m de long ou le repas de grand chef étoilé qui les attend. Je me souviens de la tête de 2 ou 3 lorsque, faute de place disponible dans leur carré VIP, on leur a dit qu’il devrait se contenter des classes inférieures; un peu comme si le ciel leur tombait sur la tête…Et oui, nous n’avons pas les mêmes valeurs…ni le même porte monnaie d’ailleurs vu que ce genre de billets coûte entre 5000 € et 15 000 €…Quand en plus certains voyagent en famille, à 4 voire 6, ça donne le vertige ; tout ce qu’on aurait pu s’offrir pour ce prix là…
L’immense majorité de ces passagers est plus habituée aux pages glacées du Who’s Who qu’à celles, cheap, des magazines people. La plupart sont des personnes influentes et de renom dans leur milieu, qui détiennent un certain pouvoir et jouissent donc des attributs qui vont avec, quand ils ne sont pas tout simplement déjà riches et parvenus. Ils naviguent entre finance, industrie, art, diplomatie ou vie de rentier, vers NYC, LAX, Washington, Tokyo…et sont rarement connus du grand public; quelques VIP quand même mais peu de peoples, le people n’ayant généralement pas les moyens de ses ambitions et se contentant donc de péter plus haut que son cul…
Et malgré ce statut et ces moyens un peu hors de la norme, comme dans n’importe quelle strate de la société, on retrouve parmi ces gens là des gros cons, des personnes adorables, des esprits suffisants et insupportables, d’autres polis et attentionnés, des individus vulgaires et des terriblement classes. Pas de nom mais y’en a sur qui j’ai changé de regard…
Et puis si les beaufs de l’arrière peuvent être marrants à observer, les privilégiés de l’avant sont aussi sources de rires (contenus) et d’observations amusantes tant ils craignent ou sont atypiques parfois :
- Il y a ceux qui ressemblent à des créatures gremlinesques parce qu’ils ont abusé de la chirurgie esthétique (quoi que à ce stade ça n’a plus rien d’esthétique…). Raaah, c’est dur d’avoir trop d’argent et de ne plus savoir qu’en faire…Ah, et puis un homme aux lèvres siliconées, c’est encore plus immonde (à côté de ça, même un passage prolongé sous les UV qui vous donne ce teint si….orange parait réussi…).
- Il y a ceux qui s’habillent comme des ploucs au point qu’on a envie de leur donner une pièce. Et en plus, c’est dangereux pour nous parce qu’on peut s’adresser au chauffeur en pensant que c’est lui le businessman ou pire croire qu’il s’agit d’un passager éco voire d’un clodo et donc lui barrer le passage
- Il y a les dingues qui ne se séparent pas de leurs immondes chihuaha dont elles parlent comme si c’était leur progéniture. J’en ai même vu une qui avait leur photo en impression sur les faces de son sac à main. Mais bonne éducation oblige, elle s’est baissé elle même pour ramasser les crottes de ses protégés.
- Etc…
La suite dans les jours à venir avec des noms et anecdotes…
5 commentaires:
Nous sommes clairement tous égaux devant la vulgarité. :)lest
Ton introduction ne me semble pas juste vis à vis à des passagers de première.
C'est en tant qu'habitué qu'on fait la fine bouche. Qu'on soit des grands ou des petits de ce monde. Lorsque sur une compagnie, tu es habitué à un certain standard, ca déclenche un comportement variable.
Perso, je le vois bien, sur American Airline, pour ne pas la citer, j'ai été outré de ne pas avoir d'apéritif en seconde classe.
Pourquoi, parce que je suis habitué avec les compagnie francaise, italienne, et outre-mer à avoir un vrai repas et un vrai apéritif, en seconde.
Quant aux origines sociales first, vois-tu une différence avec les quelques PNC,PNT et cadres de la compagnie clients?
Et les habitués des vieilles pages des journaux et hebdomadaire anglicisants financiers qu'au who's who, no ?
Que dirais-tu des heureux salariés à qui on offre une première? Et ceux qui s'habillent chichement pour ne pas s'afficher, prêt à payer pour du confort, mais pas pour montrer leur luxe ;) Perso, sur une certaine compagnie, je m'offre tj la business pour la qualité culinaire et multimédia, c con mais je comprends tout à fait les premières... Le nivèlement doit se faire par le haut, non par le bas.
Tes descriptions sont amusantes !:o)
@ Kokoro > "Que dirais-tu des heureux salariés à qui on offre une première?" - euh, ce n'est pas aussi simple que ça, et je sais de quoi je parle :)
Ceci dit, vive la Première !! ;)
@arthur > Vi, c vrai que restrictions budgétaires oblige, les cadres classiques n'y ont pas droit dans pas mal de boites... :'(
@matoo: bien dit !
@kokoro:
soyons clairs, je ne rechignerais pas si on m'offrait la première même si c'est qq part superflu vu le coût (et en épicurien, on peut s'offir pas mal de restos 3 étoiles peut on s'offrir pour le meme prix). Par ailleurs je suis souvent trés exigeant en matière de compagnie aérienne; moi aussi j'ai mes habitudes et mes besoins !
Il y avait donc une certaine ironie et aussi une certaine jalousie dans ce billet !
@arthur: oui, vive la première, surtout en rêve ! ;)
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