lundi 6 août 2007

Entre-deux


Après plusieurs jours de grand soleil où je n’avais qu’à noyer ma frustration de ne pouvoir en profiter dans l’attente de ce lundi, la météo me joue encore des tours. En ce jour de repos, le ciel bleu s’est envolé, condamnant ainsi la ballade à Vélib’ et le bain de soleil tant espérés. Au moins cela m’ôtera toute excuse pour ne pas m’adonner à certaines tâches qui n’ont que trop attendues. Tout comme j’aurai ainsi véritablement la possibilité de clore cette semaine et de commencer la suivante, notamment à travers ce billet que je pressens d’avance assez décousu, à l’image de mon ressenti des derniers jours.

Etrange semaine donc que celle qui vient de s’écouler. Une semaine entre deux, dans sa réalité pratique comme dans l’état d’esprit, une certaine transition ou plutôt pause entre le mois de juillet et cette dernière ligne droite aoûtienne qui s’annonce, alternant le yin et le yang, un peu tout et son contraire en fait, confirmant un peu plus combien en dehors de tout jeu social, je navigue d’un état d’esprit à l’autre, entre logique et paradoxe, insouciance et questionnement, fraîcheur et léthargie.

Entre-deux niveau forme tout d’abord. La semaine démarre sous le signe d’une certaine fatigue physique ; on n’enchaîne pas les nuits de 2h sans traces, même si sur le moment il y a des éléments qui vous portent. Et pourtant, irrémédiablement, le soir venu, la fatigue semble avoir disparu, repoussant l’envie de tomber dans les bras de Morphée (en revanche d’autres bras…). Plus que jamais, je suis complètement décalé, sans véritable rythme, me couchant une semaine à l’heure où je me levais la précédente, etc…La faute à cet emploi du temps mais encore ; l’envie aussi de saisir toutes les occasions. Et même quand, comme cette semaine, ma vie sociale est limitée par force, pour cause d’horaires tardifs, je trouve le moyen de me coucher tous les jours à 3h du matin. J’aime la nuit et ces moments où, face mon ordinateur, je me sens paradoxalement pas tout à fait seul, à travers mes lectures et mes écoutes nocturnes, ces découvertes et ces moments partagés. Et j’ai bien du mal à aller me coucher sans cette intermède – de plusieurs heures parfois – dusses-je le regretter au vu de mon état le lendemain matin, après ma nuit sieste.

Entre-deux aussi quant à mon état d’esprit face aux semaines à venir. La suite du programme est maintenant confirmée, les échéances connues sinon dans le détail du moins dans les dates. Et forcément, cette demi-page à tourner appelle des sentiments contradictoires.
Soulagement vis à vis de la fin de ce contrat de travail qui m’aura valu tant d’ennui là où le reste de ma vie m’offre à mon goût trop peu de temps pour pouvoir satisfaire toutes mes envies. Et pourtant, ce boulet aura également été ma liberté durant ces mois, me permettant de jouir de tout un tas de choses sans contrainte aucune. Alors, en me libérant de cette chaîne, paradoxalement je m’apprête aussi à perdre une partie de cette liberté. Et comme le dit la pub, la liberté ça n’a pas de prix…D’où quelques inquiétudes quant aux prochains mois alors même que je me situe pour partie déjà au-delà. Comme souvent, la transition entre les 2 phases sera brève, pas forcément par choix, encore que d’une certaine manière cela m’arrange ; 48h pour passer d’une situation à une autre, d’un lieu à un autre, et éviter par cette précipitation quelques flottements. Certes, cet état de fait supprime aussi les derniers espoirs de vacances – aaargh, un petit week-end dans les îles grecques tout de même… – mais ça n’en justifiera que plus les envies d’escapades post-rentrée que je sens monter progressivement. Normal après tout ; cela fait 4 mois que je regarde partir les autres, sans bouger (mais pour être honnête je n’en ai pas encore ressenti trop le besoin), phénomène rare chez moi. Ce sera aussi un moyen de retrouver le temps d’une parenthèse une totale liberté.

Non finalement, comme à chaque période un peu posée, les réflexions – les doutes parfois – se concentrent encore et toujours sur ces deux grands sujets de préoccupation à la fois banals et légitimes, deux mots qui – ô coïncidence – commencent tout deux par un A...L’un comme l’autre n’ont sans doute pas fini de me faire cogiter. Si l’un devrait trouver un début de conclusion dans les prochains mois et n’est pas – ce qui est peut être présomptueux – sur le fond un sujet d’inquiétude, plus l’heure approche et plus les questions de détails prennent leur importance tout comme le fait de savoir qu’on ne pourra tout maîtriser et qu’il y aura toujours une part d’inconnu et donc de risque à prendre. Quant à l’autre, il paraît qu’il survient quand on ne l’attend pas alors sait-on jamais…mais bon la patience c’est dur parfois…

Alors dans cet entre-deux, il ne faut pas grand-chose pour basculer d’un état d’esprit à l’autre, parfois à l’encontre de ce à quoi on s’attendait.
Ainsi une lecture, nouvelle ou pas, un morceau de musique, une image, pas grand-chose en fait suffit pour vous faire basculer dans la mélancolie, d’un coup d’un seul, parce que versant dans un genre qui vous touche ou étant lié (in)directement à un souvenir personnel.
A l’inverse, dans un contexte peu propice à l’allégresse – genre un dimanche après midi sur son lieu de travail à s’ennuyer et maudire ce beau temps dont on ne bénéficie que des aspects négatifs (la chaleur quand on est en costard avec interdiction de tomber la veste, c’est moyen) –, un petit rien permet de sortir de la routine voire du spleen pour verser dans la légèreté et les pensées plus instinctives qu’existentielles : le test « calculez votre quotient érotique » d’un magazine féminin, des collègues qui narrent certaines de leurs aventures coquines, les passagers à l’érotisme torride qui défilent devant vous…Et là sous votre air pseudo-innocent qui ne trompe personne (la faute aux sourires malicieux que vous ne pouvez dissimuler), vous avez soudainement encore plus chaud…Et non, vous ne ferez pas ce test, qui plus destinée aux femmes d’abord, non mais !

Dans quelques heures, le début d’une nouvelle semaine mais aussi le week end qui se profile déjà. Retourner travailler faire acte de présence certes encore un peu mais profiter aussi un emploi du temps enfin bon qui laisse beaucoup de marge de manœuvre dans cette dernière ligne droite. Et si finalement, c’était – d’une certaine façon – mes vacances avant la rentrée ?
So let’s enjoy each moment and opportunity. I’m too young to have regrets.

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