vendredi 15 juin 2007

A l'affiche

Petit résumé de mes dernières escapades théâtrales :

Aujourd’hui c’est Ferrier

D’elle je ne connaissais pas grand-chose sinon 2-3 courts extraits aperçus ça et là et une réputation flatteuse suite à son spectacle joué l’année dernière à l’Européen. Aussi j’étais excité de la découvrir enfin et c’est peu dire que je n’ai pas été déçu. Cette fille est barrée mais génialement talentueuse ! Elle nous offre une galerie de portraits de personnages féminins tous plus originaux les uns que les autres dans un mélange de comédie, d’interprétation, de danse qui va bien au-delà du simple one-woman-show ; Julie Ferrier ne s’économise pas, elle est véritablement ses personnages ou alors ses personnages l’habitent, on ne sait plus très bien. De l’ado de banlieue à la prof de chant, de la gamine qui galère pour être vedette à l’éblouissante prof d’arts plastiques, ils sont drôles, déjantés, touchants et l’interprétation rythmée, juste, fine, grinçante aussi, émouvante parfois. Rien de surprenant donc à la salve d’applaudissements qui se déclenche quand le rideau tombe, beaucoup trop tôt. Heureusement, on n’a sans doute pas fini d’en entendre parler (Théâtre Comédia jusqu’au 16 juin).

Toc toc

Les Tocs sont un phénomène de société. Aussi, après avoir envahi les plateaux de télévision, rien de plus logique qu’ils s’invitent dans les salles de théâtre.
Je ne sais pas si le public était composé d’habitués de Ca se discute, Confessions intimes et autres émissions scientifiques du genre mais il a beaucoup ri, comme moi. Et il y a de quoi, car si le scénario est assez simple
(6 « toqués » se retrouvent dans la salle d’attente d’un grand spécialiste pour une consultation qui par la force des choses va tourner à la (tentative de) thérapie de groupe), la confrontation des personnages et de leurs problèmes respectifs (Coprolalie, Arithmonanie, Nosophobie, TOC de vérification, Palilalie...) donne lieu à des moments savoureux, hilarants, ubuesques souvent, mais aussi émouvants et terriblement humains, le tout sur un rythme dynamique et incisif grâce à la plume de Laurent Baffie, auteur de cette pièce, et aux acteurs, bons voire excellents dans l’expression de leurs pathologies
Pourtant si on se moque de ces manies et tics qui rendent la vie insupportable et leurs auteurs un brin ridicules, on aurait tort de ne pas se sentir concerné vu que, selon l’affiche du spectacle, 93% des personnes avouent avoir au moins un Toc. Et vous ?
Allez, pour ma part, je le confesse, il m’arrive d’éviter de marcher sur les lignes dans la rue et de passer mon temps à admirer, ranger et compter mes jetons au poker…(Théâtre du Palais Royal jusque fin juin)

Le Dindon

Deux jeunes femmes qui ont juré de prendre un amant si elles étaient trompées, deux sémillants noceurs tout prêts à leur rendre ce service, une volcanique Anglaise qui menace de se suicider, un Londonien à l'accent marseillais, un médecin-major retraité et sa femme, sourde comme un pot, une cocotte, des grooms et un commissaire de police : tous ces personnages qui ne devraient surtout pas – à priori – se rencontrer se retrouvent dans un hôtel pour une nuit qui va s’avérer pleine de rebondissements, rythmée par les courses dans les couloirs, les portes qui claquent (on n’est pas chez Feydeau pour rien) et les sonneries qui se déclenchent, jusqu’ai matin suivant où il est temps de faire les comptes et de trouver le dindon de la farce.
Après une mise en route assez classique voire plan-plan, la pièce monte en rythme pour finir à 100 à l’heure, grâce à une mise en scène moderne (l’histoire, tout en restant intemporelle, est vue par un œil d’aujourd’hui) qui utilise de nombreux ressorts pour donner un tour vertigineux, loufoque et complètement déjanté à un genre déjà réputée pour sa mécanique virevoltante (8 comédiens jouent 17 rôles !). Le délire n’est pas loin à certains moments. Bien sûr, les puristes seront offusqués, les autres – comme moi – apprécieront sans doute, notamment les plus rétifs aux salles de théâtre (Théâtre Tristan Bernard jusque fin juin).

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